la quantite de quartz et de feldspath qui entrent
dans sa composition, son extreme durete, le peu de disposition qu'elle
a a se fondre dans le sens de ses feuillets, la placent, sinon pour le
nomenclateur, du moins pour le naturaliste, dans la classe des vrais
granits[18]; et le parfait parallelisme de ces feuillets avec les faces
des grandes tables, ou des grandes divisions du rocher, demontre que ces
tables sont des couches, et non des parties separees par des fissures
accidentelles."
[Footnote 18: "La denomination de _granit veine_ que j'ai, a ce que
je crois, employee le premier, a paru tres-heureuse a quelques
naturalistes, et a, au contraire, souverainement deplu a quelques
autres. Un de ces derniers pretend que ce que je nomme granit veine
n'est qu'un amas de gravier graniteux, et par consequent une espece de
gres grossier. Mais je voudrois que ceux qui de bonne foi pourroient
croire que j'aie commis une erreur aussi grossiere et aussi frequemment
repetee, observassent les granits du Breven; et j'en enverrais
volontiers a ceux d'entr'eux que le souhaiteroient. Lorsqu'ils verroient
que les parties de quartz et de feldspath qui entrent dans leur
composition, ont tous leurs angles vifs et tranchans, que ces parties
sont intimement unies entre elles et empatees les unes avec les autres,
comme dans les granits en masse; que leur coherence est aussi grande que
dans ces derniers granits, et que cette roche n'en differe absolument,
comme je l'ai deja dit, que par le parallelisme qu'observent entr'elles
les lames rares de mica dont elle est melangee: je suis persuade qu'ils
reconnoitroient qu'elle a tous les caracteres essentiels du ranit,
qu'elle doit avoir la meme origine, et qu'en un mot elle est au granit
proprement dit, ce qu'une pierre calcaire feuilletee est a une pierre
calcaire dans laquelle on ne distingue point de feuillets."]
"L'extreme regularite de ces tables acheve de demontrer que ce sont
de veritables couches. Leurs plans qui sont ici a decouvert dans une
hauteur perpendiculaire de plus de 500 pieds, sont parfaitement suivis,
comme tailles au ciseau, diriges tous comme l'aiguille aimantee, et
verticaux, a quelques degres pres dont ils s'appuyent contre le corps de
la montagne. On s'assure en montant que cette structure est celle de la
montagne entiere; on voit les profils d'une infinite de ces couches, on
passe sur les sommites de ces tranches verticales, et on les voit se
prolonger dans cette meme di
|