FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155   156   157   >>  
e calme sans solitude. Abandonnant le mardi, il vint donc rue du Colisee le jeudi ou le samedi quelquefois meme le jeudi et le samedi. Peu a peu, il s'etait pris d'amitie pour Ida, et il avait pour elle les attentions et les prevenances qu'un grand frere a pour une soeur plus jeune. Il se livrait d'autant plus librement a ce sentiment, qu'il etait bien certain que ce n'etait et que ce ne pouvait etre qu'une amitie fraternelle. Mort pour le present et l'avenir, aussi bien que pour le passe. Plusieurs fois, la femme qu'il avait passionnement aimee, madame de Lucilliere, sa chere marquise, sa chere Henriette, avait paru vouloir rappeler ce passe a la vie; mais il avait ferme les yeux et les oreilles aux avances franches et precises qu'elle lui avait faites. Elle avait insiste. Dans une maison ou ils se rencontraient, elle etait venue a lui, la main tendue; il s'etait incline, et, sans prendre cette main, il avait recule. Un autre soir, elle avait manoeuvre de maniere a le trouver seul dans un boudoir, et vivement, en quelques mots, elle lui avait dit qu'elle avait a lui parler. Aussi poliment que possible, mais avec une froideur glaciale, sans emotion et sans trouble, il avait repondu qu'il n'avait rien a entendre d'elle, et il s'etait retire, degageant avec fermete son bras, qu'elle avait pris. Non, il n'aimerait plus, et il n'y avait pas a craindre que le sentiment amical qu'il eprouvait pour Ida, se changeat jamais en une tendresse passionnee. Les semaines, les mois s'ecoulerent, et l'on gagna l'ete sans que les diners ni les soirees s'interrompissent. Un soir de juillet, qu'il se rendait a pied rue du Colisee pour faire sa visite du samedi, marchant doucement, il croisa, en arrivant devant la porte du baron Luzerne, son ami Gaston de Pomperan, et naturellement tous deux s'arreterent en meme temps pour se serrer la main. Apres quelques mots insignifiants, Gaston se mit a sourire en montrant du doigt les arbres du jardin du baron. --Vous allez la? dit-il. --Oui, je vais faire une visite au baron. --Et a sa fille? --Et a sa fille. --Alors c'est vrai? --Qui est vrai? -Est-il vrai que vous epousez mademoiselle Lazarus? A ce nom, le colonel fit deux pas en arriere et frappa le pave du pied. --Vous voyez bien, mon cher Edouard, que ma question etait indiscrete et que j'avais raison d'hesiter a vous l'adresser. --C'est qu'aussi ces questions a propos de mariage sont vraiment irrita
PREV.   NEXT  
|<   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155   156   157   >>  



Top keywords:
samedi
 

Gaston

 

visite

 

quelques

 

amitie

 

Colisee

 
sentiment
 

Pomperan

 

questions

 

propos


naturellement

 

mariage

 

Luzerne

 

insignifiants

 
sourire
 

serrer

 

arreterent

 

devant

 

arrivant

 

irrita


diners
 

semaines

 

ecoulerent

 
soirees
 
interrompissent
 

marchant

 

doucement

 

croisa

 

vraiment

 

juillet


rendait

 

quelquefois

 

montrant

 

frappa

 

arriere

 

colonel

 

Edouard

 
raison
 

hesiter

 

adresser


question

 

indiscrete

 
Lazarus
 
mademoiselle
 

arbres

 

jardin

 
Abandonnant
 

epousez

 
solitude
 

changeat