ctoires.
Vous avez fait encore des votres, monseigneur! Vous avez couru, cette
annee, la terre et la mer toujours avec des risques, des gros temps
et des aventures. Vous aimez cela, c'est bien, et on me dit que la
princesse Clotilde est aussi brave que vous. On me dit aussi que votre
fils devient superbe. Voila des elements de bonheur domestique.
Mais etes-vous rassure sur nos publiques affaires? Il me semble que la
vie, a force d'etre lente, s'eteint sous la cendre, aussi bien dans les
masses que sur les trones.
Tout mon petit nid vous envoie des respects pleins d'affection et de
devouement. Maurice est touche de votre bon souvenir a l'endroit de la
brochure. Il se dispose a aller passer quelques jours dans le Midi chez
son pere; apres quoi, il ira a Paris avec sa chere et _parfaite_ petite
femme. Moi, je ne sais quand je sortirai de mon encrier pour respirer un
peu; ce que je sais, c'est que je vous aime toujours de tout mon coeur
et qu'il me tarde bien de vous revoir.
GEORGE SAND.
DXXII
A M. EDOUARD CADOL, A PARIS
Nohant, 29 janvier 1863.
Mon cher enfant,
Maillard m'a fait part du desir exprime par la direction du Vaudeville
de joindre mon nom au votre sur l'affiche. Cela ne peut pas etre, et,
tout en remerciant pour moi ces messieurs de ce qu'il y a d'obligeant
dans leur idee, dites-leur qu'a aucun titre je ne puis accepter la
_collaboration fictive_. Vous savez mieux que personne que je n'ai ni
fourni le sujet tel que vous l'avez concu et execute, ni execute quoi
que ce soit dans la piece. Les conseils que je vous ai donnes etaient
de ceux que le premier venu donne sous l'impression du moment, et se
reduisaient a faire ressortir un peu plus vos propres idees et votre
propre composition. D'ailleurs, je ne pourrais pas me preter a cette
collaboration fictive, quand meme je ne la rejetterais pas absolument en
principe. Des engagements personnels et particuliers s'y opposeraient
en ce moment. Voila ce que je vous prie de repondre, ainsi que ce qui
precede, puisque c'est la verite.
La piece est charmante et n'a pas besoin _d'appui._ Soyez tranquille et
gardez votre nom _tout seul_. Il faut bien que les noms commencent avant
de faire autorite.
A vous de coeur.
G. SAND.
DXXIII
A M. GUSTAVE FLAUBERT, A PARIS
Nohant, 2 fevrier 1863,
"Ne rien mettre de son coeur dans ce qu'on ecrit?" Je ne comprends pas
du tou
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