chmond,
1847. _America_, par Odlmixon, I, 727. London, 1741.]
[Note 51: Tels sont les Jean Bayard, Gervais, Marion, les deux
Laurens, Jean Jay, Elie Boudinot, les deux Manigault, Gadsden, Huger,
Duche, Fontaine, Maury, de Frouville, Le Fevre, Benezet, etc.]
En resume, les colonies anglaises d'Amerique furent presque
exclusivement peuplees, des l'origine, par des partisans des cultes
reformes qui fuyaient l'intolerance religieuse et le despotisme
monarchique. Les catholiques qui s'y etablirent etaient aussi chasses
de l'Angleterre par les memes causes, et avaient appris dans leurs
malheurs a ne pas voir des ennemis dans les protestants. Tous
etaient donc animes de la plus profonde antipathie pour la forme de
gouvernement qui les avait contraints a s'exiler. La, dans ce pays
immense, vivait une population differente par l'origine, mais unie
dans une egale haine pour l'ancien continent, par des besoins et des
interets communs. Les combats constants qu'elle livrait soit a un sol
vierge couvert de forets et de marecages, soit a des indigenes qui ne
voulaient pas se laisser deposseder, les aguerrissaient contre les
fatigues physiques et leur donnaient cette vigueur morale propre aux
nations naissantes. La religion, divisee en une multitude de sectes
que les persecutions eprouvees rendaient tolerantes les unes pour les
autres, avait un meme corps de doctrine dans la Bible et l'Evangile;
une meme ligne de conduite, l'amour du prochain et la purete des
moeurs; les memes aspirations, la liberte de conscience et la liberte
politique[52]. Les pasteurs, aux moeurs rigides, a l'ame energique et
trempee par le malheur, donnaient a tous l'exemple du devoir[53], leur
enseignaient leurs droits et leur montraient comment il fallait les
defendre.
[Note 52: Le MS. ANONYME, qui, je crois, est de M. Cromot, baron du
Bourg, donne _des observations sur les quakers_, qui prouvent combien
les officiers francais ont ete frappes de ces faits. "La base de leur
religion, dit-il, consiste dans la crainte de Dieu et l'amour du
prochain. Il entre aussi dans leurs principes de ne prendre aucune
part a la guerre. Ils ont en horreur tout ce qui peut tendre a la
destruction de leurs freres. Par ce meme principe de l'amour du
prochain, ils ne veulent souffrir aucun esclave dans leur communaute,
et les quakers ne peuvent avoir des negres. Ils se font meme un devoir
de les assister. Ils refusent aussi de payer des dimes, considerant
que les demandes fai
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