s violent.
IX
C'est a ce moment surtout que la France put apprecier les bons effets
de l'administration de Choiseul. Sa marine put lutter avec avantage
contre celle de l'Angleterre. Une flotte de douze vaisseaux et de
quatre fregates partit de Toulon pour l'Amerique, sous les ordres du
comte d'Estaing. Une autre fut rassemblee a Brest pour combattre dans
les mers d'Europe. Enfin on prepara une expedition pour faire une
descente en Angleterre. Le combat de la _Belle-Poule_ (capitaine de
La Clochetterie) ouvrit glorieusement les hostilites. Le comte
d'Orvilliers, sorti de Brest avec trente-deux vaisseaux, tint la
fortune indecise, dans la bataille d'Ouessant, contre l'amiral Keppel
(27 juillet 1778). L'Angleterre, effrayee de voir la France reparaitre
sur mer a armes egales, fit passer son amiral devant un conseil de
guerre.
En Amerique, Clinton, menace d'etre enveloppe dans Philadelphie par
l'armee de Washington et par la flotte du comte d'Estaing, se replia
sur New-York, ou il ne rentra toutefois qu'apres avoir essuye un
echec a Monmouth (28 juin 1778). Pour diviser les forces qui le
poursuivaient, il envoya le colonel Campbell dans la Georgie, et la
guerre s'etendit alors aux colonies du Sud.
Le general anglais Prevost vint rejoindre Campbell, et le chef des
milices americaines, Lincoln, fut force de leur abandonner, avec la
Georgie, toute la Caroline du Sud. Les Anglais faisaient de ce cote
une guerre d'extermination qui soulevait contre eux les populations,
aussi le general Lincoln put-il bientot reprendre l'offensive et
forcer l'ennemi a lever le siege de Charleston (mars 1779).
En meme temps, sir H. Clinton envoyait des detachements sur les cotes
de la Virginie et de la Nouvelle-Angleterre pour tout ravager. Ils ne
reussirent que trop dans cette barbare mission. Ce general concentra
ses troupes sur le bord de l'Hudson et vint attaquer les forts de
Verplanck et de Stoney-Point. Cette derniere place fut prise, puis
reprise par Wayne. Le lieutenant-colonel de Fleury se precipita le
premier dans les retranchements qu'il avait fait construire et saisit
le drapeau anglais. Les Americains, non moins genereux que braves,
accorderent la vie sauve a la garnison anglaise, bien qu'elle eut
commis d'horribles massacres. Washington dut pourtant abandonner ce
poste apres en avoir enleve les munitions et en avoir detruit les
defenses.
Aux Antilles, le marquis de Bouille deployait une activite et des
talents qu
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