ndant l'ete sur les rivages de l'Amerique
septentrionale, devaient ramener aisement le corps expeditionnaire
vers le nord, au point ou il lui serait le plus avantageux de
debarquer[127].
Le 30 mai, apres une navigation des plus agreables, on se trouva par
28 deg. 58' de latitude et 34 deg. 44' de longitude, et la persistance de M.
Ternay a maintenir la flotte dans la meme direction faisait croire aux
officiers, a leur grand regret, qu'on les destinait pour les iles du
Vent et non pour l'Amerique du Nord, lorsque l'amiral donna l'ordre de
mettre le cap a l'ouest. Les jours suivants, il fit faire voile vers
le nord-ouest et exerca l'escadre a passer de l'ordre demarche a
l'ordre de bataille, le convoi restant sous le vent. La fregate la
_Surveillante_ chassa et prit un brick anglais arme de onze canons.
On apprit par le capitaine de ce brick la prise de Charleston par le
general Clinton et la presence dans ce port de l'amiral Arbuthnot, qui
y attendait l'escadre de l'amiral Graves[128].
[Note 127: Le 25 mai, le vaisseau le _Lutin_, arme en guerre et charge
de marchandises, quitta l'escadre pour se rendre a Cayenne.]
[Note 128: Le 12 juin, on prit un petit batiment anglais, charge de
morue et de harengs, qui se rendait d'Halifax a Saint-Eustache. M. de
Rochambeau fit distribuer aux troupes les morues et les harengs; le
batiment fut pille, degree et abandonne. (Blanchard.)]
Le 20 juin, comme on etait au sud des Bermudes, les fregates
d'avant-garde signalerent six vaisseaux faisant force de voiles sur
le convoi. M. de Ternay fit aussi mettre ses fregates en ligne de
bataille, et l'ennemi, surpris de voir sept vaisseaux de ligne sortir
de ce groupe de voiles marchandes, s'arreta. Un seul de ses vaisseaux,
qui sans doute avait chasse trop de l'avant, etait fort eloigne des
autres et pouvait etre coupe par le _Neptune_ et le _Jazon_, vaisseaux
de tete de la ligne francaise. Le convoi etait alors bien rassemble et
bien a l'abri derriere les fregates la _Surveillante_ et l'_Amazone_;
mais M. de Ternay, s'apercevant que la _Provence_, quoique chargee
de voiles, ne pouvait le suivre et faisait une lacune dans sa ligne,
arreta ses deux premiers vaisseaux dans leur chasse contre la fregate
anglaise; qui put des lors rallier les siens, apres avoir essuye
toutefois le feu de toute la ligne francaise. On se canonna encore de
part et d'autre jusqu'au coucher du soleil sans grand resultat, et le
chevalier de Ternay continua sa rou
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