de M. de Ternay etait la
meme que celle qu'avait prise d'Estaing en 1778, ainsi qu'on put
le verifier sur le journal de M. de Bellegarde, enseigne a bord du
_Conquerant_, en 1780, qui avait deja servi sous d'Estaing. Le scorbut
fit de grands ravages sur les vaisseaux, et il n'y avait pas de jour
qu'on ne perdit au moins un ou deux hommes. (Bl.)
Le _Conquerant_, en arrivant a Newport, avait environ soixante
malades; il y en avait moins sur les autres vaisseaux; mais outre que
ceux-ci n'avaient pas un chargement en hommes superieur a ce qu'ils
pouvaient contenir, leurs equipages etaient embarques seulement depuis
le mois d'avril, tandis que celui du _Conquerant_ avait ete embarque
des le 3 fevrier pour partir avec M. de Guichen. (Blanchard.)]
[Note 135: Dumas.
M. Blanchard rappelle aussi la joie des soldats francais a la vue de
la terre ferme apres leur longue traversee. Il ajoute que ce qui les
surprit agreablement fut surtout la vue de deux drapeaux blancs aux
fleurs de lis, qui, places a l'entree de Newport, rappelaient a leurs
coeurs la patrie absente, les assuraient d'un bon accueil, et les
tranquillisaient sur le resultat des tentatives que les Anglais
avaient faites pour les repousser de Rhode-Island. C'est a M. de La
Fayette que le corps expeditionnaire fut redevable de cette delicate
attention.]
Les grenadiers et les chasseurs furent debarques les premiers, le 13;
le 14 et le 15 les troupes en bonne sante allerent prendre place dans
le camp qui avait ete prepare, et les 16, 17, 18 et 19 furent employes
au debarquement des malades, qui etaient tres-nombreux. Les uns furent
transportes aux hopitaux de Newport, et le reste a un hopital etabli a
douze milles de la, a un endroit nomme _Papisquash_.
Il y avait quatre cents malades a Newport et deux cent quatre-vingts
a l'hopital de Papisquash etabli avant l'arrivee du corps
expeditionnaire par les soins de M. de Corny qui avait precede
les Francais avec M. de La Fayette. Le detachement des trois cent
cinquante hommes de Bourbonnais debarques de l'_Isle-de-France_ a
Boston, par suite d'une manoeuvre qui pendant la brume avait separe
cette gabarre de l'escadre de M. de Ternay, comptait environ cent
malades qui resterent a Boston; ce qui faisait environ huit cents
malades sur cinq mille hommes[136].
[Note 136: Le regiment de Royal-Deux-Ponts en avait seul environ trois
cents, et il semble que les Allemands soient plus sensibles a la
chaleur que les autres ho
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