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ans du revenu de la terre. Peste! je ne recule devant aucun sacrifice pour ameliorer mon bien. --Ah! dit Joseph avec un grand soupir, qu'Andre est coupable de mecontenter un pere comme le sien! Il sera bien avance quand il aura retire son heritage des mains habiles qui y sement l'or et l'industrie, pour le confier a quelque imbecile de paysan qui le laissera pourrir en jacheres! Le marquis tressaillit de nouveau et marcha quelque temps les mains croisees derriere le dos et la tete baissee. "Tu crois donc qu'Andre aurait cette pensee? dit-il enfin d'un air soucieux. --Que trop! repondit Joseph avec une affectation de tristesse laconique. Heureusement, ajouta-t-il apres cinq minutes de marche, que son heritage maternel est peu de chose. --Peu de chose! dit le marquis; peste! tu appelles cela peu de chose! un bon tiers de mon bien, et le plus pur et le plus soigne! --Il est vrai que ce domaine est un petit bijou, dit Joseph; des batiments tout neufs! --Et que j'ai fait construire a mes frais, dit le marquis. --Le betail superbe! reprit Joseph. --La race toute renouvelee depuis cinq ans, croisee merinos, moutons cornus, dit le marquis. Il m'en a coute cinquante francs par tete. --Ce qu'il y a de joli dans cette propriete de Morand, reprit Joseph, c'est que c'est tout rassemble, c'est sous la main: votre chateau est plante la; d'un cote les bois, de l'autre la terre labourable; pas un voisin entre deux, pas un petit proprietaire incommode fourre entre vos pieces de ble, pas une chevre de paysan dans vos haies, pas un troupeau d'oies a travers vos avoines. C'est un avantage, cela! --Oui! mais, vois-tu, si j'etais oblige par hasard de faire une separation entre mon bien et celui qui m'est venu de ma femme, les choses iraient tout autrement. Figure-toi que le bien de Louise se trouve enchevetre dans le mien. Quand je l'epousai, je savais bien ce que je faisais. Sa dot n'etait pas grosse, mais cela m'allait comme une bague au doigt. Pour faucher ses pres, il n'y avait qu'un fosse a sauter; pour serrer ses moissons, il n'y avait pas de chemin de traverse, pas de charrette cassee, pas de boeuf estropie dans les ornieres; on allait et venait de mon grenier a son champ comme de ma chambre a ma cuisine. C'est pourquoi je la pris pour femme, quoique du reste son caractere ne me convint pas, et qu'elle m'ait donne un fils malingre et boudeur qui est tout son portrait. --Et qui vous donnera bien de l'embarras si
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