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ent Joseph. --Oui, mais je perdrai, reprit le marquis, qui raisonnait fort juste quand on ne le contrariait pas: la loi est toute en sa faveur. --Croyez-vous? dit Joseph avec une feinte ingenuite. --Je n'en suis que trop sur. --Malheur! Et que faire? vous charger aussi de la femme? C'est a quoi vous ne pourrez jamais consentir, et vous aurez bien raison! --Jamais! j'aimerais mieux avoir cent fouines dans mon poulailler qu'une grisette dans ma maison. --Je le crois bien, dit Joseph. Tenez, je vous conseille de vous debarrasser d'eux avec une bonne somme d'argent comptant, et ils vous laisseront en repos. --De l'argent comptant, bourreau! ou veux-tu que je le prenne? Avec ce que j'ai depense pour retourner ce patural, une paire de boeufs de travail que je viens d'acheter, les vins qui ont gele, les charancons qui sont deja dans les bles nouvellement rentres; c'est une annee epouvantable: je suis ruine, ruine! je n'ai pas cent francs a la maison. --Moi, je vous conseille de courir les chances du proces. --Quand je te dis que je suis sur de perdre: veux-tu me faire damner aujourd'hui? --Eh bien! parlons d'autre chose, voisin; ce sujet-la vous attriste, et il est vrai de dire qu'il n'a rien d'agreable. --Si fait, parlons-en; car enfin il faut savoir a quoi s'en tenir. Puisque te voila, et que tu dois voir Andre ce soir ou demain, je voudrais que tu pusses lui porter quelque proposition de ma part. --Je ne sais que vous dire, repondit Joseph; cherchez vous-meme ce qu'il convient de faire: vous avez plus de jugement et de connaissances en affaires que moi lourdaud. En fait de generosite et de grandeur dans les procedes, ni moi ni personne ne pourra se flatter de vous en remontrer. --Il est vrai que je connais assez bien le monde, reprit le marquis, et que j'aime a faire les choses noblement. Eh bien! va lui dire que je consens a le recevoir et a l'entretenir de tout dans ma maison, lui, sa femme et tous les enfants qui pourront survenir, a condition qu'il ne me demandera jamais un sou et qu'il me signera un abandon de son heritage maternel. --Vous etes un bon pere, marquis, et certainement je n'en ferais pas tant a votre place; mais je crains qu'Andre, qui a perdu la tete, ne montre en cette occasion une exigence plus grande que vos bienfaits: il vous demandera une pension. --Une pension! jour de Dieu! --Ah! je le crains; une petite pension viagere. --Viagere encore! Qu'il ne s'y attende p
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