ont je suis l'intermediaire entend
n'etre pas connue, elle desire seulement que l'insertion de ce versement
figure au _Journal officiel_.
L'attitude du directeur s'etait modifiee, passant de la reserve a
l'epanouissement; mais Adeline n'avait pas de remerciements a recevoir,
il se retira, pour aller prendre tout de suite le train a la gare
Saint-Lazare; ce serait seulement a Elbeuf, entoure des siens, qu'il
respirerait.
Depuis qu'il etait depute et qu'il faisait si souvent cette route,
il avait toujours quitte Paris avec allegement, comme si l'air qu'il
respirait apres les fortifications etait plus pur, plus leger et plus
sain, mais jamais ce sentiment de soulagement n'avait ete aussi vif que
lorsque par la glace de son wagon il vit l'Arc-de-Triomphe s'estomper
dans les brumes du lointain. Par malheur ce soulagement, au lieu d'aller
en augmentant comme d'ordinaire a mesure qu'il s'eloignait de Paris,
alla en diminuant; il n'avait pas laisse a Paris le souvenir de cette
terrible nuit, il l'avait emporte avec lui, et de nouveau il pesait de
tout son poids sur sa conscience:
--Voleur!
Avant de quitter Paris, il avait annonce son arrivee par une depeche.
Quand il descendit de wagon, il apercut Berthe, qui etait venue
au-devant de lui toute seule dans la charrette anglaise qu'elle
conduisait elle-meme.
--Te voila!
--Maman a bien voulu me laisser venir.
L'etreinte dans laquelle il la serra fut longue et passionnee, jamais il
ne l'avait embrassee avec cet elan, avec cette emotion.
--Tu vas bien? demanda-t-elle avec surprise.
--Mais oui. Pourquoi me demandes-tu cela? Ai-je donc l'air malade?
--Je te trouve pale.
Il fallait expliquer cette paleur.
--Je suis fatigue, dit-il; pour me remettre je vais passer une quinzaine
avec vous; j'ai pris un conge.
--Quel bonheur!
Et ce fut elle a son tour qui l'embrassa tendrement. Ils monterent en
voiture, et Berthe prit les guides.
--Veux-tu me laisser conduire? dit-elle, j'espere qu'on me regardera un
peu moins au retour, puisque je ne serai pas seule.
En effet, c'avait ete un evenement pour Elbeuf de voir mademoiselle
Adeline traverser la ville toute seule dans sa charrette.
Il y a deux gares a Elbeuf, l'une dans la ville meme, l'autre ou
descendent les voyageurs qui viennent de Paris, a une assez grande
distance, au milieu d'une plaine; ils avaient donc toute cette plaine
de Saint-Aubin a traverser, c'est-a-dire un bon bout de chemin ou ils
pouvaie
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