montes
de l'appartement particulier de M. Eck, la grande porte qui laisse voir
une cour carree au fond de laquelle le balancier de la machine leve et
abaisse ses deux bras.
Quand Adeline arriva a la porte, il faisait nuit noire depuis longtemps
deja, mais par les fenetres tombaient des nappes de lumiere qui
eclairaient la rue au loin; les metiers battaient, les broches
tournaient, de la cour montait le ronflement des machines en marche,
et dans le ruisseau coulait une petite riviere d'eaux laiteuses qui
fumaient.
Quand Adeline ouvrit la porte du bureau, il apercut le pere Eck
travaillant avec ses deux fils et un de ses neveux autour de lui penches
sur leurs pupitres.
--Quelle force vraiment que l'association! dit-il en serrant la main au
pere Eck et en saluant les jeunes gens affectueusement.
--Les autres sont _tans_ la fabrique, dit le pere Eck, a leur poste.
Devant les jeunes gens, Adeline voulut donner un pretexte a sa visite:
--Je viens voir vos metiers fixes, ma femme m'a dit que vous en etiez
satisfait.
--Tres satisfait; je _fais_ appeler Michel pour qu'il _fous_ les montre,
c'est son affaire.
Il pressa le bouton d'une sonnerie electrique et Michel ne tarda pas a
arriver; en apercevant Adeline, il s'arreta un court instant avec un
mouvement de surprise et d'hesitation.
--C'est M. _Ateline_ qui _fient foir_ nos metiers fixes, dit le pere
Eck.
Tout en suivant Adeline et son oncle, Michel se demandait si c'etait
vraiment le desir de voir les metiers fixes qui etait la cause de cette
visite: ce serait bien etrange apres la demande adressee la veille a
madame Adeline! Mais, si anxieux qu'il fut, il ne pouvait qu'attendre.
Aussi les explications qu'il donna a Adeline sur les perfectionnements
qu'il avait apportes a ces metiers manquerent-elles de clarte: son
esprit etait ailleurs.
Heureusement son oncle lui vint en aide:
--_Fous foyez_, mon cher monsieur _Ateline_, avec _teux_ cents broches
ces metiers _broduisent_ presque autant que les _renfideurs_ avec quatre
cents broches.
Il est vrai que si Michel etait distrait en parlant, Adeline ne l'etait
pas moins en ecoutant: l'un ne savait pas bien ce qu'il disait, l'autre
ne pensait guere a ce qu'il entendait.
--Il est vraiment tres bien, se disait Adeline en examinant Michel; je
ne l'avais jamais vu si beau garcon.
--Il n'a pas du tout l'air mal dispose pour moi, se disait Michel en
regardant le pere de Berthe a la derobee.
Et les b
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