rer ce qui vous interesse personnellement et en quoi, par
hasard, du fond de ma Thebaide, je pourrais vous etre utile. Ce serait
une joie pour moi d'en trouver l'occasion pour la saisir aux cheveux, et
je ne craindrais pas de la tirer bien fort, cette belle chevelure qui
nous effleure souvent a notre insu, comme celle des cometes.
Pour ma part, je me chagrine un petit peu aussi; car j'ai contribue,
dans le passe, a la fatale somme des _avertissements_. La punition de
_la Daniella_ tombe a present sur les reins de _Bois-Dore,_ qui doivent
etre casses par ce coup de massue. Le public oublie vite et ne se
reprend guere d'amitie pour une chose interrompue.
Mais tout ca n'empeche pas que l'article de Peyrat ne soit bien, et je
trouve la rigueur tres maladroite en somme. Ne concluait-il pas pour le
serment? et _la Presse_ ne va-t-elle pas retrouver des abonnes au lieu
d'en perdre?
Vous etes bien l'obligeance personnifiee, d'avoir pense a mes bouquins
en depit des ennuis, des inquietudes et du mal de tete. Envoyez-moi des
ouvrages que vous me citez, ceux que vous me croirez utiles, mon sujet
donne. _Il me faut une couleur locale de la Dalecarlie au_ XVIIIe
_siecle et une couleur historique de la cour, de la ville et de la
campagne sous les deux regnes qui precedent celui de Gustave III._ Je
ferai bien cette couleur avec les evenements; mais je n'en sais pas le
detail, et tout ce que je peux consulter chez moi passe sous silence, ou
peu s'en faut, l'affaire _des chapeaux et des bonnets_.
J'ai les travaux de Marmier publies dans les vingt-cinq premieres annees
de la _Revue des Deux Mondes_; mais ce que je cherche ne s'y trouve pas.
Si son _Histoire de la Scandinavie_ ne traite que des temps anciens,
elle ne me tirera pas d'affaire. Decidez et faites comme pour vous.
Surtout faites vite, a condition que vous ne serez pas malade; et
retenez ce que je vous devrai, sur ce que je vais demander a la caisse
de M. Rouy[3]: car il m'est redu pas mal sur _Bois-Dore_ et je suis dans
une petite crise financiere qui n'est pas sans exemple dans mon budget
annuel. Je pense que ma demande ne sera pas consideree comme une
mefiance, je suis a mille lieues de cela. C'est tout simplement force
majeure dans mes affaires personnelles.
Autre chose, a present! si vous n'etes plus tenu par le collier, et que
vous puissiez considerer ce temps d'arret comme un temps de vacances,
venez le passer chez nous; vous travaillerez, vous me lirez ce que v
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