FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   3   4   5   6   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27  
28   29   >>  
ea vers la residence de Saint-Gabriel, l'esprit preoccupe de la fete du jour, et desireux "de sacrifier sa tete pour Jesus-Christ comme son saint Precurseur." En qualite d'econome, il allait surveiller dans un champ 14 ou 15 ouvriers, charges d'y retourner du ble mouille. Chacun se mit a l'ouvrage de son cote, en laissant les armes dispersees en plusieurs endroits. Ils etaient d'autant plus imprudents en agissant ainsi qu'ils avaient dit eux-memes a M. Le Maitre, quelques instants avant, qu'il y avait certainement des ennemis caches non loin, a cause de quelques indices qu'ils avaient remarques. Par suite de cet avis, M. Le Maitre regardait de cote et d'autre dans les buissons pour voir s'il n'y avait pas des Iroquois en embuscade. En allant et venant il tomba presque dans une de ces embuscades, car recitant alors les petites heures de la decollation de saint Jean-Baptiste, et, oblige de tenir frequemment les yeux sur son breviaire, il ne put voir les ennemis que lorsque ceux-ci, apres s'etre approches a petit bruit, sortirent du bois, et s'avancerent vers lui dans l'intention de le prendre vivant, pendant que d'autres se mirent a courir sur les travailleurs. M. Le Maitre, pensant au danger des Francais plutot qu'au sien propre, resolut de disputer le passage aux Iroquois pour donner le temps aux colons de prendre leurs armes. Dans ce but il s'arma d'un couteau, dont il se couvrait comme d'un espadon, et se jeta entre les Iroquois et les travailleurs, en leur criant d'avoir bon courage et de prendre leurs armes pour defendre leur vie. Les Iroquois, voyant que ce pretre leur barrait le chemin et les empechait ainsi de tuer les Francais, en concurent un grand depit. Ils ne craignaient pas d'etre blesses par M. Le Maitre, mais ils etaient curieux contre lui parce qu'ils ne pouvaient l'approcher pour le prendre vivant et surtout parce qu'il avait averti les travailleurs et leur donnait le temps de se rendre en bon ordre a la residence. Aussi pour se venger de M. Le Maitre, ils le tuerent a coups de fusils. Quoique ayant recu plusieurs blessures mortelles, M. Le Maitre eut encore le courage de courir vers ses travailleurs en leur recommandant de se retirer, puis il expira. Les _Relations_ des Jesuites de 1661 parlent comme suit de M. Le Maitre et de sa mort. "C'etait trop peu pour notre malheur que tous les etats, toutes les conditions, tous les ages eussent ete cette annee les victimes immolees a la fureur de nos ennem
PREV.   NEXT  
|<   3   4   5   6   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27  
28   29   >>  



Top keywords:

Maitre

 
prendre
 

travailleurs

 

Iroquois

 

ennemis

 

quelques

 

Francais

 

plusieurs

 
etaient
 

avaient


courir

 

vivant

 

residence

 

courage

 

barrait

 
voyant
 

pretre

 

craignaient

 
blesses
 

empechait


concurent

 

chemin

 

couvrait

 

colons

 
donner
 

passage

 

propre

 

resolut

 

disputer

 

couteau


criant

 

curieux

 
espadon
 
defendre
 

rendre

 

malheur

 

Jesuites

 

parlent

 

toutes

 

immolees


victimes

 
fureur
 

conditions

 

eussent

 

Relations

 

expira

 

venger

 

tuerent

 
donnait
 
pouvaient