s cris bien propres a effrayer les plus
braves.
"Sans etre alarmes de ces cris, ils s'encouragent a vendre leur vie bien
cher; et, afin de se battre a la maniere des sauvages, chacun choisit un
arbre pour se cacher et essuyer le feu des ennemis. Durant ce temps
les Iroquois les voyant a portee du mousquet, font tous ensemble une
decharge et tuent quatre de ces Francais. Aussitot M. Closse exhorte
les seize qui restaient a demeurer fermes et a tirer leur coup si juste
qu'ils jetassent par terre seize Iroquois. Ils tirent et abattent seize
hommes. Incontinent, prenant le pistolet qu'ils avaient a leur ceinture,
ils font une seconde decharge et seize Iroquois tombent a l'instant.
Etonnes de voir trente-deux des leurs tues en si peu de temps, les
Iroquois sont comme deconcertes; et les autres, profitant de cet
avantage, sans donner aux ennemis le temps de recharger leur mousquet,
mettent promptement l'epee a la main et les obligent a prendre la fuite.
Ils les poursuivent jusqu'au fleuve Saint-Laurent ou les Iroquois
entrerent precipitamment dans l'eau et s'y plongerent jusqu'au cou pour
se sauver. Puis ces seize colons victorieux ramenerent dans le fort, a
la vue des sauvages tremblants, les quatre soldats de la redoute."
Dans l'ete de 1652, Mlle Mance, anxieuse de savoir des nouvelles de M.
de Maisonneuve alors en France, voulut se rendre a Quebec; elle pria
Lambert Closse de l'accompagner jusqu'aux Trois-Rivieres "afin de lui
faciliter le voyage." Pendant qu'il etait avec elle dans cette ville,
des sauvages, venant de Montreal, annoncerent que les Iroquois se
montraient plus terribles et plus agressifs que jamais. L'epouvante
regnait dans la place et les habitants ne savaient que devenir. Ayant
entendu ces mauvaises nouvelles, le major Closse laissa Mlle Mance
et remonta au plus vite a Montreal, ou son retour fit renaitre la
confiance, tant on faisait fond sur sa bravoure et son sang-froid.
A son arrivee le brave Major fut recree et afflige en meme temps par une
histoire bien plaisante.
Une femme de vertu qu'on nommait la _bonne femme Primot_, Martine
Messier, femme d'Antoine Primot, fut attaquee, le 29 juillet 1652, par
trois Iroquois qui s'etaient caches pour la massacrer. Ils n'etaient
qu'a deux portees de fusil du fort lorsqu'ils l'assaillirent. La brave
femme pousse un grand cri, et a ce cri trois bandes d'Iroquois qui
etaient en embuscade, se levent et paraissent en armes. Les trois
premiers Iroquois se jete
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