ue nous nous rejouissons au souvenir des hauts faits
accomplis a l'endroit ou les Canadiens, Anglais et Francais, se sont
egalement illustres, il n'est pas necessaire de m'arreter sur les
tristes evenements de ces jours. Nous sommes en paix, et nous vivons
avec le peuple grand et genereux qui nous avoisine, dans les douceurs
d'une amitie et d'une alliance qui, nous l'esperons, seront durables.
Alors ils essayerent de nous vaincre, mais la bravoure des Canadiens
sut leur inspirer ce sentiment de respect profond qui est le fondement
solide d'une amitie durable.
Nous devons etre heureux et nous rejouir de ce que nos rivalites avec
eux n'existent maintenant que dans l'arene feconde du commerce.
Grace a cette ere pacifique, l'accroissement journalier de nos
ressources et le developpement des forces vives de la nation rendraient
toute guerre entreprise contre le Canada longue et difficile; aussi ne
desirent-ils aucunement envahir notre territoire, et, nous! l'esperons,
un tel desir ne se manifestera plus jamais, car les nations, a moins que
la division ne provoque intervention, ne s'interposent pas aujourd'hui
aussi souvent qu'autrefois dans les affaires de leurs voisins.
Si en 1812 le Canada fut si cher aux Canadiens, combien plus ne doit-il
pas l'etre aujourd'hui! Alors, en effet, sa population peu nombreuse
goutait les douceurs de la liberte sous l'egide d'une constitution peu
liberale; maintenant, il renferme dans son sein un grand peuple, se
developpant sans cesse, se gouvernant par lui-meme a l'interieur,
jouissant avec fierte de la forme de constitution la plus libre, et
ayant la faculte, par l'entremise de sa propre representation, de
beneficier de l'influence diplomatique d'un grand empire pour l'avantage
de son commerce avec les nations etrangeres. Chez nous, aucun parti
ne voudrait provoquer des revolutions ou un changement quelconque de
gouvernement. Personne n'a de chance de succes dans la vie publique, en
Canada, personne ne recoit l'appui de notre peuple, s'il n'aime avant
tout nos libres institutions.
Le gouverneur-general qui, grace a votre invitation, se trouve en ce
moment au milieu de vous, n'est, en tant que chef de gouvernement
federal, que le premier et continuel representant du peuple.
Cependant ce n'est pas seulement comme personnage officiel que je me
rejouis d'etre avec vous aujourd'hui; c'est pour moi une satisfaction
personnelle, ce sont de joyeux instants que ceux ou il m'est donne de
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