, et l'honorable M. Caron, quitterent Chambly
vers quatre heures.
A six heures avait lieu le banquet. Le Dr Martel presidait, ayant a sa
droite le lieutenant-gouverneur Robitaille et a sa gauche, l'honorable
M. Mousseau. Plusieurs toasts furent portes et des discours patriotiques
furent prononces par le lieutenant-gouverneur, l'honorable M. Mousseau,
l'honorable M. H. Mercier, depute de Saint-Hyacinthe, M. R, Prefontaine,
M. Brisson et M. Benoit, depute de Chambly.
Au toast porte au lieutenant-gouverneur de la province, Son Honneur M.
Robitaille repondit par l'excellent discours qui suit:
Messieurs
Comme representant de la Reine dans la province de Quebec, je vous
remercie de la sante que vous venez de boire. Elle est une nouvelle
preuve de cette loyaute inalterable que les Canadiens-Francais ont
manifestee en tant de circonstances.
Cette province est peuplee en grande partie de Canadiens-Francais, et
je suis fier de pouvoir proclamer hautement que Sa Majeste la reine
Victoria ne compte pas une province plus fidele, au drapeau. anglais. Et
ce n'est pas par oubli du passe, par decheance nationale, par faiblesse,
qu'il en est ainsi. C'est au contraire par reflexion, par raison, par
experience, par sagacite politique, que nous en sommes arrives a ce
resultat.
Lors de la chute du gouvernement francais en ce pays, il y eut parmi
la population un sentiment de malaise et de regret entierement
incontrolables. La vieille France, le drapeau blanc, les exploits
accomplis dans la lutte supreme, tous ces souvenirs glorieux et chers
faisaient battre les coeurs et maintenaient les esprits dans un etat de
defiance et de desaffection pour le pouvoir nouveau. Les tracasseries
administratives ne firent d'abord qu'augmenter ce sentiment. Mais a
mesure que le gouvernement se departit de ses rigueurs et fit des
concessions plus larges, la confiance naquit, les rancunes s'apaiserent,
et petit a petit on vit s'etablir un nouvel ordre de choses ou
l'Angleterre se montra plus sagement liberale et le peuple de cette
province plus sympathique. Les progres furent lents, mais n'en furent
pas moins reels. Il y eut bien des pas en arriere; mais, enfin,
graduellement les principes fondamentaux du gouvernement anglais
s'introduisirent dans notre constitution politique.
Cette constitution britannique qui a peut-etre ete a un certain moment
la plus parfaite du monde, on nous l'a accordee, pour ainsi dire piece
par piece. L'edifice n'
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