tawa.
Que faut-il maintenant pour conserver le terrain conquis et contribuer
de nouvelles pages a notre histoire?
Notre estime et regrette gouverneur, lord Dufferin, dans un discours
qu'il prononcait a Londres en 1876 ou 1877, a declare que "de toutes les
colonies anglaises l'Amerique britannique du Nord, le Canada francais se
pliait le mieux au maniement des institutions representatives." Il a dit
plus que cela, et je sais que nos compatriotes d'origine anglaise n'en
seront pas froisses, il a dit que les Canadiens-Francais paraissaient
mieux comprendre et pratiquer que les Anglais eux-memes le rouage, le
maniement de ces institutions. Voila ce qu'un gouverneur anglais a pu
dire de nous.
Vous connaissez aussi bien que moi un vieux proverbe qui dit: "Quand on
se juge, on ne s'estime pas grand chose. Quand on se compare, on est
plus fier..."
Mais, Messieurs, ce n'est pas tout de dire que nous avons accompli de
grandes choses dans le passe, que nous avons eu nos heros et nos jours
de triomphe; il ne faut pas pour cela se croiser les bras et s'endormir
dans une fausse securite.
A l'heure qu'il est si nous nous jugeons, nous n'avons pas lieu d'etre
trop fiers. Le principe de notre liberte, la condition indispensable de
la conservation de notre religion et de notre race, c'est le combat, la
lutte de tous les jours et de tous les instants. C'est la la condition
_sine qua non_ de notre existence comme nationalite, du maintien de nos
privileges, de notre developpement dans l'avenir.
Car, tout n'est pas couleur de rose, et il nous reste encore a nous
emparer de plusieurs elements avant de devenir le grand peuple dont
nous pouvons ambitionner les destinees. Quand on se compare a d'autres
populations, on s'appercoit que, sous certains rapports, il nous manque
une foule de choses.
Ce serait ici le temps de parler de la belle reponse, de l'admirable
discours fait par Son Excellence le gouverneur-general en reponse a
l'adresse de Chambly. Il a parle comme un homme d'etat anglais, comme un
coeur noble et plein de sympathie pour les Canadiens-Francais. Il a, par
la, ecrit son nom dans l'histoire de nos meilleurs gouverneurs anglais
et a droit a notre estime, a notre amitie et a notre reconnaissance.
On a eu raison de l'acclamer, de le feliciter et de le remercier
cordialement.
Revenons aux conditions de notre salut, si nous voulons etre dignes de
notre passe et nous faire un avenir digne de nous.
La premiere conditi
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