lut une adresse a laquelle Son Excellence fit l'eloquente
reponse qui suit:
"Agreez, mes remerciements pour votre adresse qui exprime eloquemment le
desir patriotique que vous avez d'honorer d'une maniere convenable la
memoire d'un patriote."
"Je suis heureux de m'unir a vous dans cette commemoration des services
rendus a la patrie par un vaillant soldat."
"Nous sommes rassembles pour inaugurer un monument consacre a la memoire
d'un homme qui represente dignement le noble esprit de son temps.
Ce meme esprit existe encore de nos jours, et si l'occasion s'en
presentait, une foule de Canadiens imiteraient l'exemple de ce grand
homme et s'efforceraient meme de realiser ses exploits."
Cette statue nous rappelle le trait caracteristique de nos compatriotes.
Content de peu pour lui-meme, la grandeur seule pouvait le satisfaire
quand il s'agissait de sa patrie. Tel etait le caractere de Salaberry;
tel est celui du Canadien de nos jours.
C'est a Chambly, c'est pres du champ de bataille ou il eut la bonne
fortune de pouvoir faire eclater cette bravoure, glorieuse tradition de
sa race, que nous placons cette statue.
Ce n'est pas dans un esprit de vaine gloire que nous elevons ce
monument; mais c'est dans l'esperance que les vertus antiques conservees
dans le souvenir de tous, pourront guider et eclairer les generations
futures.
Ces vertus brillaient d'un vif eclat dans cet homme distingue que ses
talents militaires rendaient apte a accomplir son devoir a la gloire de
nos armes.
N'oublions pas en lui elevant ce monument, de rendre, en meme temps, a
ses freres, le tribut d'hommage qu'ils meritent.
Ils se livrerent, eux aussi, a l'heure du danger, a cette profession des
armes qui, en quelque sorte, etait innee chez eux. Trois d'entre eux
succomberent en defendant l'honneur de ce drapeau, qui est aujourd'hui
le symbole de notre union et de nos libertes.
Dans ce beau pays, autrefois son sejour, il existe entre notre epoque et
celle ou il vecut, un contraste qui s'impose forcement a nos reflexions.
Ou nous voyons maintenant de vastes et fertiles campagnes, un pays
traverse par nos voies ferrees et ou nos rivieres permettent a nos
bateaux a vapeur d'aborder; on ne voyait, quand cette lutte heroique
etait soutenue par de Salaberry, Perrault, Mailloux, Daly, et Duchesnay,
que quelques arpents cultives au milieu de vastes forets. Trop souvent,
helas! ces forets abritaient meme des armees ennemies.
Maintenant q
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