puisse produire entre nos
mains un effet justement oppose, une diminution de la suggestibilite? C'est
encore une question sur laquelle je ne puis presenter que des opinions
probables, mais je ne veux pas eviter de la traiter, car elle est
extremement importante; c'est sans doute le noeud de toutes nos recherches.
Pour mieux me faire comprendre, je vais faire la comparaison entre notre
experience du balancier et l'exercice spirite des tables tournantes; ce
sont la, ce me semble, des experiences tout a fait voisines, car l'art de
faire tourner les tables consiste dans de petites poussees inconscientes
que les doigts des sujets--surtout des sujets appeles mediums,--impriment
a la table; or, on sait que les mediums s'entrainent et que l'entrainement
produit chez eux une culture intensive de l'automatisme. Pourquoi donc ces
mouvements inconscients que l'exercice developpe chez le medium, l'exercice
les suspend-il chez nos ecoliers? Je pense que sous cette forme, la
question fait d'elle-meme entrevoir la reponse probable. Que pense l'adepte
du spiritisme lorsqu'il appuie les doigts sur un gueridon ou lorsqu'il
prend en main une plume pour ecrire sous la dictee de l'esprit qu'il
invoque? Avant de donner une seance, il doit se preparer de diverses
manieres, par exemple par la meditation ou la concentration d'esprit sur
differents problemes; de plus et c'est la le point le plus important, son
attitude d'esprit n'est point sceptique; il ne cherche point a controler
les mouvements de sa main, a se rendre compte de leur nature, a savoir s'il
pousse ou ne pousse pas la table, parce qu'il est convaincu que sa main
n'est qu'un organe au service d'une force superieure a la sienne. Certes,
cette intention de ne pas se controler ne suffirait pas pour faire un
medium; il faut encore une disposition forte a l'automatisme et d'autres
qualites qui nous echappent, mais je crois et je veux surtout montrer que
les theories auxquelles le spirite adhere ne le portent point a etudier de
pres les sensations musculaires qui accompagnent les mouvements de sa
main. Prenons maintenant un enfant d'ecole, qui a presente, des le premier
amorcage, un bel exemple d'automatisme; la suite que l'experience aura pour
lui me parait dependre en grande partie de l'explication qu'on lui donne;
si nous lui disions--ce que nous n'avons jamais fait, d'ailleurs--que le
balancier est un instrument merveilleux, qui se ment tout seul quand on y
met la main, et qui par ses o
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