udes sur
la suggestibilite apportent a la psychologie individuelle.
Deux questions se posaient a nous. La premiere peut se formuler ainsi:
l'appreciation de la suggestibilite des individus est-elle possible, en
dehors des pratiques de l'hypnotisation? En d'autres termes, peut-on savoir
si une personne est suggestible, et a quel degre elle l'est, sans avoir
besoin de l'endormir?
La seconde question, bien distincte de la premiere, consiste a se demander
si ces epreuves de suggestibilite que nous avons imaginees, ou si d'autres
epreuves qui restent a imaginer, sont significatives.
Traitons ces deux points separement.
La premiere question est celle que j'ai eue constamment presente a
l'esprit; et si je suis parvenu a la resoudre, je pense avoir atteint le
but que je me proposais. Ce but etait de demontrer qu'on peut faire de la
suggestion sans hypnotisme, par des methodes absolument inoffensives, des
methodes scolaires, vraiment pedagogiques. Cette demonstration, ne l'ai-je
point faite? Pendant plusieurs mois, j'ai pu etudier la suggestibilite
d'enfants et de jeunes gens dans nombre d'ecoles sans soulever la moindre
crainte de la part des maitres les plus prudents; je crois meme que
personne ne s'est avise de voir une relation quelconque entre mes
experiences et l'hypnotisme. C'est un point qui me parait acquis.
Les methodes par lesquelles j'ai cherche a mettre en lumiere l'influence
des idees directrices, c'est-a-dire de la routine, me paraissent dignes
d'etre conservees, et ameliorees bien entendu; telles qu'elles sont, elles
donnent des resultats precis, qui s'expriment au moins en partie par
des chiffres, et nous avons vu quelle importance il faut attacher aux
coefficients de suggestibilite; quelles reserves aussi il faut faire.
Il est incontestable que nos epreuves permettent un _classement_ des
individus, par rapport au point sur lequel l'epreuve porte, et on arrive
a determiner par exemple qu'une personne A est plus suggestible qu'une
personne B, et moins suggestible qu'une personne C. N'est-ce point deja
beaucoup de faire cette constatation, au moyen d'une epreuve ecrite qui est
aussi inoffensive qu'un devoir de calcul ou d'orthographe? L'experience a
meme pu etre poussee tres loin, et nous devoiler des degres extremement
eleves de suggestibilite, et une absence complete de sens critique, par
exemple chez ces eleves d'ecole primaire qui, pousses par la suggestion,
donnent une longueur de 30 centimetres a un
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