couches minces sans cailloux et des couches epaisses
qui en contiennent. La couleur du fond de ce schiste varie beaucoup; il
est ici gris, la verdatre, le plus souvent violet ou rougeatre; on en
voit aussi qui est marbre de ces differentes couleurs. Ses couches sont
dirigees du nord au sud exactement comme celles des roches granitoides
qui sont au-dessous, Sec. 688. mais l'inclinaison du schiste est beaucoup
plus grande, ses couches sont souvent tout-a-fait verticales, et
lorsqu'elles ne le sont pas, elles montent de quelques degres du meme
cote que les roches dont je viens de parler; c'est-a-dire, du cote de
l'ouest.
"Sec. 692. Les cailloux enclaves dans ce schiste sont, comme je l'ai dite,
de differentes grandeurs, depuis celle du grain de sable, jusques a 6 ou
7 pouces de diametre; ils appartiennent tous a la classe des roches que
j'appelle primitives; je n'y ai cependant pas vu de granit en masse;
seulement des granits feuilletes, des roches feuilletees, melangees de
quartz et de mica; des fragmens meme de quartz pur; mais absolument
aucun schiste purement argileux, ni aucune pierre calcaire, rien qui
fit effervescence avec l'eau-forte, et la pate meme qui renferme ces
cailloux n'en fait aucune. Leur forme varie; les uns sont arrondis et
ont manifestement perdu leurs angles par le frottement; d'autres ont
tous leurs angles vifs, quelques uns meme ont la forme rhomboidale
qu'affectent si frequemment les roches de ce genre. Dans les parties de
la pierre ou ces cailloux etrangers sont entasses en tres-grand nombre,
les elemens du schiste n'ont pas eu la liberte de s'arranger et de
former des feuillets paralleles; mais par-tout ou les cailloux laissent
entr'eux des intervalles sensibles, les feuillets reparoissent, et
sont constamment paralleles, et entr'eux et aux plans qui divisent les
couches.
"Sec. 693. Les bancs de ces schistes poudingues forment dans la montagne
une epaisseur d'environ cent toises, comptees de l'est a l'ouest
transversalement aux couches, et je l'ai suivie dans le sens de la
longueur l'espace de plus d'une lieue; on ne peut pas la suivre plus
long-temps, parce que les bancs se cachent et s'enfoncent sous la
terre."
Here M. de Saussure, who is always more anxious to establish truth,
than preserve theory, gives up the formation of the alpine strata by
crystallization. Let us now see how he acknowledges the evidence of
softness in those strata. It is in his description of the Val de Mont
Joye,
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