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ai promis d'y aller. --Ah! tres bien. C'est different, alors. Et il se mit a bourrer sa pipe, tandis que la mere et le fils montaient l'escalier pour prendre leurs chapeaux. Quand ils furent dans la rue, Jean lui demanda: --Veux-tu mon bras, maman? Il ne le lui offrait jamais, car ils avaient l'habitude de marcher cote a cote. Elle accepta et s'appuya sur lui. Ils ne parlerent point pendant quelque temps, puis il lui dit: --Tu vois que Pierre consent parfaitement a s'en aller. Elle murmura: --Le pauvre garcon! --Pourquoi ca, le pauvre garcon? Il ne sera pas malheureux du tout sur la _Lorraine_. --Non ... je sais bien, mais je pense a tant de choses. Longtemps elle songea, la tete baissee, marchant du meme pas que son fils, puis avec cette voix bizarre qu'on prend par moments pour conclure une longue et secrete pensee: --C'est vilain, la vie! Si on y trouve une fois un peu de douceur, on est coupable de s'y abandonner et on le paye bien cher plus tard. Il dit, tres bas: --Ne parle plus de ca, maman. --Est-ce possible? j'y pense tout le temps. --Tu oublieras. Elle se tut encore, puis, avec un regret profond: --Ah! comme j'aurais pu etre heureuse en epousant un autre homme! A present, elle s'exasperait contre Roland, rejetant sur sa laideur, sur sa betise, sur sa gaucherie, sur la pesanteur de son esprit et l'aspect commun de sa personne toute la responsabilite de sa faute et de son malheur. C'etait a cela, a la vulgarite de cet homme, qu'elle devait de l'avoir trompe, d'avoir desespere un de ses fils et fait a l'autre la plus douloureuse confession dont put saigner le coeur d'une mere. Elle murmura: "C'est si affreux pour une jeune fille d'epouser un mari comme le mien." Jean ne repondait pas. Il pensait a celui dont il avait cru jusqu'ici etre le fils, et peut-etre la notion confuse qu'il portait depuis longtemps de la mediocrite paternelle, l'ironie constante de son frere, l'indifference dedaigneuse des autres et jusqu'au mepris de la bonne pour Roland avaient-ils prepare son ame a l'aveu terrible de sa mere. Il lui en coutait moins d'etre le fils d'un autre; et apres la grande secousse d'emotion de la veille, s'il n'avait pas eu le contre-coup de revolte, d'indignation et de colere redoute par Mme Roland, c'est que depuis bien longtemps il souffrait inconsciemment de se sentir l'enfant de ce lourdaud bonasse. Ils etaient arrives devant la maison de Mme Rosemilly. Ell
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