se de la lui promettre, et
elle lui sera remise demain matin, mise en langue turque par M. le
chancelier du consulat de France. S.A. a desire savoir jusqu'a quel
point de la Nubie je pousserai mon voyage, et elle m'a assure que nous
trouverions partout honneurs et protection; je lui ai exprime ma
reconnaissance dans les termes les plus flatteurs, et je puis dire qu'il
les repoussait d'une maniere fort aimable; ces bons musulmans nous ont
traites avec une franchise qui nous charme. Adieu.
[Illustration: PLAN DES RUINES DE SAIS.]
TROISIEME LETTRE
Au Caire, le 27 septembre 1828.
C'est le 14 de ce mois, au matin, que j'ai quitte Alexandrie, apres
avoir arbore le pavillon de France. Nous avons pris le canal nomme
_Mahmoudieh_, auquel ont travaille MM. Coste et Masi; il suit la
direction generale de l'ancien canal d'Alexandrie, mais il fait beaucoup
moins de detours, et se rend plus directement au Nil, en passant entre
le lac Mareotis, a droite, et celui d'_Edkou_, a gauche. Nous
debouchames dans le fleuve, le 15 de tres-bonne heure, et je concus des
lors les transports de joie des Arabes d'Occident, lorsque, quittant les
sables lybiques d'Alexandrie, ils entrent dans la branche canopique, et
sont frappes de la vue des tapis de verdure du Delta, couvert d'arbres
de toute espece, au-dessus desquels s'elevent les centaines de minarets
des nombreux villages qui sont disperses sur cette terre de
predilection. Ce spectacle est veritablement enchanteur, et la renommee
de la fertilite de la campagne d'Egypte n'est point exageree.
Le fleuve est immense, et les rives en sont delicieuses. Nous fimes une
courte halte a _Fouah_, ou nous arrivames a midi. A sept heures et demie
du soir, nous depassames _Desouk_; c'est le lieu ou le respectable Salt
a expire il y a quelques mois. Le 16, a six heures du matin, je trouvai,
en m'eveillant, le _maasch_ amarre dans le voisinage de _Ssa-el-Hagar_,
ou j'avais recommande d'aborder pour visiter les ruines de Sais, devant
lesquelles je ne pouvais passer sans respect. (_Voyez la planche N deg. 1._)
Nos fusils sur l'epaule, nous gagnames le village qui est a une
demi-heure du fleuve; nos jeunes artistes chasserent en chemin, et
firent lever deux chacals, qui s'echapperent a toutes jambes a travers
les coups de fusils. Nous nous dirigeames sur une grande enceinte que
nous apercevions dans la plaine depuis le matin. L'inondation, qui
couvrait une partie des terrains, nous forca de fa
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