FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65  
66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   >>   >|  
, qu'il levait les yeux vers la photographie a reflets pales, effacee de lumiere, la premiere figure evoquee, le premier nom prononce, c'etait Divonne, la paysanne au grand coeur qu'il sentait cachee derriere la gentilhommiere et la tenant debout par l'effort de sa volonte. Depuis quelques jours cependant, depuis qu'il savait ce qu'etait sa maitresse, il evitait de prononcer ce nom venere devant elle, comme celui de sa mere ni d'aucun des siens; meme la photographie le genait a regarder, deplacee, egaree a cette muraille, au-dessus du lit de Sapho. Un jour, en rentrant diner, il fut surpris de voir trois couverts au lieu de deux, plus encore de trouver Fanny en train de jouer aux cartes avec un petit homme qu'il ne reconnut pas d'abord, mais qui en se retournant lui montra les yeux clairs de chevre folle, le grand nez conquerant dans une face halee et poupine, le crane chauve et la barbe de ligueur de l'oncle Cesaire. Au cri de son neveu, il repondit sans lacher les cartes: -- Tu vois, je ne m'ennuie pas, je fais un besigue avec ma niece. Sa niece! Et Jean qui cachait si soigneusement sa liaison a tout le monde. Cette familiarite lui deplut, et les choses que Cesaire lui debitait a voix basse, pendant que Fanny s'occupait du diner... -- Mon compliment, petit... des yeux... des bras... un morceau de roi. Ce fut bien pis, quand a table le Fenat se mit a parler sans aucune reserve des affaires de Castelet, de ce qui l'amenait a Paris. Le pretexte du voyage c'etait de l'argent a toucher, huit mille francs qu'il avait pretes autrefois a son ami Courbebaisse et qu'il ne comptait jamais revoir, quand une lettre du notaire lui avait appris et la mort de Courbebaisse, _pechere_! et le remboursement tout pret de ses huit mille francs. Mais le vrai motif, car on aurait pu lui faire parvenir l'argent: -- Le vrai motif c'est la sante de ta mere, mon pauvre... Depuis quelque temps elle s'affaiblit beaucoup, et des fois qu'il y a, sa tete demenage, elle oublie tout, jusqu'au nom des petites. L'autre soir, ton pere sortait de sa chambre, elle a demande a Divonne qui etait ce bon Monsieur qui venait la voir si souvent. Personne ne s'est encore apercu de cela que ta tante, et elle ne m'en a parle que pour me decider a venir consulter Bouchereau sur l'etat de la pauvre femme qu'il a soignee autrefois. -- Avez-vous eu deja des fous dans votre famille? demanda Fanny, l'air doctoral et grave, son air La Gournerie. --
PREV.   NEXT  
|<   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65  
66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   >>   >|  



Top keywords:
pauvre
 

cartes

 
encore
 

francs

 
argent
 
Cesaire
 
Courbebaisse
 

autrefois

 

photographie

 

Divonne


Depuis

 

remboursement

 

pechere

 

appris

 

jamais

 

revoir

 

lettre

 

notaire

 

effacee

 

reflets


parvenir

 

aurait

 

comptait

 

lumiere

 
affaires
 
reserve
 

Castelet

 

amenait

 

aucune

 

parler


Gournerie

 
paysanne
 
pretexte
 

figure

 

pretes

 

premiere

 

evoquee

 

premier

 

voyage

 
toucher

prononce
 
quelque
 

decider

 

consulter

 
Bouchereau
 

apercu

 

doctoral

 

famille

 

soignee

 
levait