rbuste en arbuste,
se trouva au haut du trou avant que le general fut revenu de sa
stupefaction. Derigny bondit plutot qu'il ne courut jusqu'au bas de la
montage, ou il trouva Natasha et les enfants, auxquels il expliqua en
peu de mots la position critique de leur oncle; il continua sa course
vers l'hotel, ou il trouva promptement cordes, echelles et hommes de
bonne volonte pour sortir le general de son trou; il prit un morceau de
pate, une bouteille de vin, et reprit le chemin de la montagne,
suivi par une nombreuse escorte grossie de la foule des curieux qui
apprenaient l'accident auquel on allait porter remede.
Quand ils arriverent au trou qui contenait le malheureux touriste,
Derigny eut de la peine a arriver jusqu'a lui, les bords etaient occupes
par Romane, Natasha et les quatre garcons, qui faisaient la conversation
avec le general. Pendant qu'on organisait les echelles et les cordes,
Derigny descendit les provisions, que le general recut avec joie et fit
disparaitre avec empressement. Romane dirigea le sauvetage, pendant
que Derigny, redescendu dans le trou, aidait le general a grimper les
echelons, soutenu par une corde que Derigny lui avait nouee autour du
corps. Les hommes tiraient par en haut, Derigny poussait par en bas;
rien ne cassa, fort heureusement, et le general arriva jusqu'en haut
suivi de son fidele serviteur. Chacun felicita, embrassa le general;
Romane, Natasha et ses freres serrerent amicalement les mains de
Derigny, et l'on se remit en marche, mais avec une variante.
Derigny avait fait apporter une chaise a porteurs, dans laquelle on
placa le general, qui ne fit aucune resistance, les dents du renard
ayant fait des breches trop considerables au vetement qui avait porte
sur la tete de l'animal. L'agilite que Derigny avait deployee en sortant
du trou, la facilite avec laquelle il avait descendu et remonte la
montagne, ouvrirent les yeux du general; il comprit tout, la montee
comme la descente, et n'en parla que dans le tete-a-tete du soir avec
son ami Derigny. Depuis ce jour, il ne proposa plus d'accompagner les
jeunes gens dans leurs excursions; Mme Derigny le remplaca pres de
Natasha. comme par le passe, et le general tint compagnie a sa niece,
Mme Dabrovine. dans ses tranquilles promenades en voiture.
XXII
FIN DES VOYAGES, CHACUN CHEZ SOI
La saison des eaux se passa sans autre aventure; on se remit en route a
la fin d'aout et l'on prit le chemin de la France, cette chere France
do
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