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--Mais alors... pourquoi?... dit Romane, dont le visage exprima le plus
vif bonheur.
--Parce que mademoiselle pretend qu'elle est trop jeune, trop folle;
que tu ne voudras pas d'elle; que tu ne l'accepterais que par pitie, et
cette crainte la fait pleurer."
Romane reprit vivement la main de Natasha, s'agenouilla devant le
general et dit d'une voix emue:
"Mon cher et excellent ami, je vous demande a genoux la main de cette
chere et aimable enfant, qui fera mon bonheur comme je ferai le sien;
recevez-moi dans votre famille, a moins que Natasha ne me repousse, moi
pauvre et proscrit.
--Que je refuse, moi! s'ecria Natasha en se jetant dans les bras de son
grand-pere. Grand-pere, dites oui, pour le rassurer.
--Que Dieu vous benisse, mes enfants! dit le general les yeux pleins
de larmes et les serrant tous deux contre son coeur. Tous mes voeux sont
combles. Romane, mon fils, prends ce tresor charmant que toi seul es
digne de posseder; allez, mes enfants, trouver votre mere, qui attend le
resultat de notre conversation. Va, ma Natasha, va presenter a ta mere
le fils qu'elle desire depuis longtemps."
Natasha et Romane embrasserent tendrement le vieux general, et allerent
tous deux se jeter dans les bras de Mme Dabrovine, qui les embrassa et
les benit en pleurant.
La nouvelle du mariage de Natasha fut portee par elle-meme aux Derigny
et au bon cure, qui etaient depuis longtemps dans le secret; puis a Elfy
et a Moutier.
Le general demanda qu'on hatat la ceremonie.
"Je n'aime pas a attendre, dit-il. Vous vous connaissez bien, n'est-ce
pas? A quoi bon attendre? Attendre quoi?"
Romane sourit et regarda Natasha, qui sourit aussi.
"Eh bien! personne ne repond? dit le general.
--A quand fixez-vous le noce, mon pere? dit Mme Dabrovine. Le General:
"A une quinzaine, pour avoir largement le temps de tout organiser."
Madame Dabrovine: "Largement! une quinzaine! Mais, mon pere, je n'ai pas
le temps d'avoir le trousseau de Natasha."
Le General: "Eh bien, Romane la prendra sans trousseau! N'est-ce pas,
Romane?"
Pour toute reponse, Romane proposa d'aller de suite porter la bonne
nouvelle au cure et aux Moutier. Le general, Mme Dabrovine, les enfants,
les Derigny, voulurent etre de la partie, on y alla en deux voitures. Le
general annonca a tous les gens du pays qu'il rencontra que le mariage
de sa petite-fille aurait lieu dans quinze jours, et les invita a la
noce, y compris le repas.
Derigny se m
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