irerent en lui promettant de revenir le lendemain. Helene et
Jules obtinrent sans peine de rester pres de leur cher malade. Helene
lui proposa de faire une lecture interessante, ce qu'il accepta avec
reconnaissance.
Quand il resta seul, il remercia le bon Dieu du fond de son coeur du
bonheur qu'il lui avait envoye dans cette journee. Il causa longuement
avec son pere et sa mere, dina avec appetit et passa une nuit
tranquille. Le lendemain, ne sentant plus aucune douleur a son pied,
il demanda a se lever; sa mere enleva le cataplasme et vit avec
plaisir que l'enflure etait disparue; elle lui banda le pied avant
de le lui laisser poser a terre. Quand Blaise fut leve, il essaya de
s'appuyer sur le pied malade, la douleur fut si legere, qu'il voulut
faire quelques pas, appuye sur le bras de son pere. Cet essai lui
ayant reussi, il demanda a rester leve; et a partir de ce jour la
guerison marcha rapidement. Quand le jour de la retraite arriva, il
put aller a l'eglise avec les autres enfants de la premiere communion,
et la suivre jusqu'a la fin.
Pendant la retraite, Jules le quittait seulement pour prendre ses
repas. Aides du comte et d'Helene, ils avaient arrange dans la chambre
de Jules une petite chapelle ornee d'images, de flambeaux, d'un
crucifix, d'une statue de la sainte Vierge. Trois fois par jour
ils faisaient devant cet autel une lecture pieuse et des prieres
qu'improvisait Blaise et qui touchaient profondement le coeur du comte
et d'Helene, qui avaient demande d'y assister.
La veille de la retraite, les habits de Jules et de Blaise avaient ete
apportes, de sorte qu'il n'y avait plus qu'a preparer leurs coeurs a
recevoir avec humilite et amour le corps de leur divin Sauveur.
XXI
LE GRAND JOUR
Le soleil brillait de tout son eclat, les cloches du village etaient
en branle depuis le matin; le village lui-meme semblait etre une
fourmiliere en pleine activite; on allait, on courait dans les rues;
on voyait passer des femmes, des enfants portant des cierges, des
bonnets, des rubans; on allait chercher la voisine pour aider a tout;
d'une maison a l'autre on se pretait secours pour la toilette et pour
le repas qui devait suivre la sainte ceremonie. Le chateau etait
calme; le comte n'avait voulu aucun deploiement de luxe; tous devaient
aller a pied a l'eglise. Jules avait demande a se placer pres de
Blaise; Helene devait rester pres de son pere et de sa mere. Jules se
tenait avec son pere dans sa chambre,
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