e. L'office du soir se
termina par la benediction du Saint Sacrement, et cette belle et
heureuse journee laissa des impressions chretiennes et salutaires dans
plus d'un coeur rebelle jusque-la a l'appel du bon Dieu.
XXII
CONCLUSION
Depuis ce jour, Blaise fit plus que jamais partie de la famille du
comte: la vie qu'on menait au chateau etait calme et heureuse; le
service de Dieu n'y fut jamais neglige, non plus que le service des
pauvres, qu'on allait chaque jour visiter, consoler et soulager. La
fortune du comte passait tout entiere a secourir les miseres de ses
semblables; il les considerait comme des freres appeles a partager les
richesses qu'il tenait de la bonte de Dieu. Quand Blaise devint grand,
il aida le comte dans l'administration de sa fortune, et devint son
homme de confiance, son conseiller intime. Jamais Blaise ne perdit
le respect qu'il devait a ses maitres, qui etaient en meme temps ses
meilleurs amis. Jules devint un jeune homme accompli; Helene fut, en
grandissant, le modele des jeunes personnes.
Blaise recut plusieurs lettres de son ancien maitre. Jacques lui
proposa avec l'autorisation de son pere, de venir prendre la direction
de leur maison; mais Blaise ne consentit jamais a quitter ses parents,
qui finirent leurs jours au service du comte. Il allait pourtant, tous
les ans, passer quelques jours pres de Jacques, qui le voyait toujours
avec bonheur, et qui le questionnait beaucoup sur la famille du comte.
Un jour, Jacques exprima a Blaise le desir d'unir les deux familles
par le mariage de Jules avec sa soeur Jeanne, que Jules avait
rencontree souvent dans le monde, a Paris. Il lui dit que toute sa
famille serait heureuse de ce mariage. Jules avait deja exprime le
meme desir a Blaise; Jeanne etait charmante et digne, sous tous les
rapports, d'entrer dans la famille du comte et de la comtesse de
Trenilly.
Blaise, a son retour, rapporta au comte et a Jules les paroles qu'il
avait entendues. Le comte et Jules les recurent avec joie, et cette
union, desiree par les deux familles, ne tarda pas a s'accomplir.
Ce fut un heureux jour pour Blaise que celui qui ramena au chateau de
Trenilly la famille de M. de Berne. Jacques ne quittait presque pas
son ancien ami Blaise; tous deux etaient devenus des hommes, des
chretiens solides. Jacques vit avec plaisir le respect dont Blaise
etait entoure. C'etait lui qui etait l'arbitre de tous les demeles du
pays; ce que M. Blaise avait decide etait re
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