essous qu'il
travaille, et tout le dessus semble devoir etre ecarte comme une vaine
ecume. Pourquoi etes-vous avec ceux que Dieu ne veut pas eclairer et non
avec ceux qu'il eclaire? pourquoi vous placez-vous entre la bourgeoisie
et le proletariat pour precher a l'un la resignation, c'est-a-dire
la continuation de ses maux jusqu'a un nouvel ordre que vos hommes
d'affaires retarderont le plus qu'ils pourront, a l'autre des sacrifices
qui n'aboutiront qu'a de petites concessions, encore seront-elles
amenees par la peur plus que par la persuasion?
Eh! mon Dieu, si la peur seule peut les ebranler et les vaincre,
mettez-vous donc avec ces proletaires pour menacer; sauf a vous placer
en travers le lendemain; pour les empecher d'executer leurs menaces.
Puisqu'il vous faut de l'action, puisque vous etes une nature
laborieuse, aimant a mettre la main a l'oeuvre, voila la seule action
digne de vous; car les temps sont murs pour cette action, et elle vous
surprendra au milieu du calme impartial ou vous vous retranchez, fermant
les yeux et les oreilles, devant le flot qui monte et qui gronde. Mon
Dieu, mon Dieu, il en est temps encore, et, puisque votre coeur est
plein de la verite et de son amour, il n'y a entre ce peuple et vous
qu'une erreur de calcul dans le calendrier, que vous consultez chacun
d'un point de vue different. Ne faites pas dire a la posterite: "Ce
grand homme mourut les yeux ouverts sur l'avenir et fermes sur le
present. Il predit le regne de la justice, et, par une etrange
contradiction trop frequente chez les hommes celebres, il se cramponna
au passe et ne travailla qu'a le prolonger. Il est vrai qu'un vers de
lui eut plus de valeur et plus d'effet que tous les travaux politiques
de sa vie; car, ce vers, c'etait la voix de Dieu qui parlait en lui, et,
ces travaux politiques, c'etait l'erreur humaine qui l'y condamnait;
mais il est cruel de ne pouvoir l'enregistrer que parmi les lumieres, et
non parmi les devouements de cette epoque de lutte dont il meconnut trop
la marche rapide et l'issue immediate."
Si vous arrivez a la presidence de la Chambre, et que vous ne soyez
pas, sur le fauteuil, un autre homme que celui de la chambre voutee de
Saint-Point, tant mieux. Je crois que, la, vous pouvez faire beaucoup
de bien; car vous avez de la conscience, vous etes pur, incorruptible,
sincere, honnete dans toute l'acception du mot en politique, je le
sais maintenant; mais qu'il vous faudrait de force, d'enthousiasme,
|