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a cause d'un geste obscur qui se leve en leur ame, et toujours penches sur le nuage qu'a souleve en eux quelque grande idee tombee de Dieu. * * * * * Que dites-vous? qu'il avait mal vu? N'importe! C'est cette vision, inexacte peut-etre, qu'il s'attriste de ne pouvoir vivre. Sous les feuillages un peu bruissants, se coucher, rever, ne pas prevoir, ne plus connaitre personne, et cependant que soit machine avec precision le decor de la vie: manger, dormir, avoir chaud et regarder sous des arbres des eaux courantes. * * * * * Au soir, nourriture et besogne accomplies, le long des rues poussiereuses ou le jour trop sali devient noir, parmi la foule gesticulante et qui cagne, vers son appartement quelconque il serpenta. Sur les horribles boulevards, comme il flairait, pour leur echapper, les bruyants et les ressasseurs, il apercut, pareille a sa marche, la fuite grele d'un avec qui volontiers, des nuits entieres, il avait theorise. Celui-la tient toute affirmation pour le propre des pedants et n'en use que pour des effets de pittoresque. Il est incapable de convenu et, quand il est soi, ne trouve jamais ridicules les choses sinceres. Il l'abordait d'un premier elan, plein d'une delectation febrile a l'idee que, dans un coin, tout bas, l'un et l'autre, ils allaient longuement et pour rien: 1.--Insulter la societe, les hommes et surtout les idees. 2.--Se rouler soi-meme et leur sotte existence dans la boue. * * * * * Pourquoi celui-ci lui dit-il, avec une chaleur feinte et un air presse, d'une voix humble ou vibrait une nuance amere: "Ah! vous voila un grand homme, maintenant ... mais si ... mais si ..." Et le ton de cette phrase etait difficile a rendre. Pourquoi celui-ci se tournait-il contre lui? Pourquoi ne pouvaient-ils plus s'entendre? Il n'eut pas la force de paraitre indifferent. Mais il s'abandonnait, car son coeur, et jusque la salive de sa bouche etaient malades, son avenir degoutant et son passe plein d'humiliation. * * * * * Harasse, affaibli de sueurs, il monte l'escalier presque en courant. Il ferme les persiennes, allume sa lampe et rapidement jette dans un coin ses vetements pour enfiler un large pantalon, un veston de velours, puis rentre dans son cabinet, dans son fauteuil, dans l'atmosphere familiere: --Enfin, dit-il, je vais m'embeter a mon saoul, tranquille
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