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aux mysteres de l'alphabet. J'etais en outre charge de surveiller les recreations, dans une cour ou il y avait des poules et un coq d'Inde dont ces messieurs avaient grand-peur. Quelquefois aussi, quand "bonne amie" avait sa goutte, c'etait moi qui balayais la classe, besogne bien peu digne d'un surveillant general, et que pourtant je faisais sans degout, tant je me sentais heureux de pouvoir gagner ma vie... Le soir, en rentrant a l'hotel Pilois, je trouvais le diner servi et la mere Jacques qui m'attendait... Apres diner, quelques tours de jardin faits a grands pas, puis la veillee au coin du feu... Voila toute notre vie... De temps en temps, on recevait une lettre de M. ou Mme Eyssette; c'etaient nos grands evenements. Mme Eyssette continuait a vivre chez l'oncle Baptiste; M. Eyssette voyageait toujours pour la Compagnie vinicole. Les affaires n'allaient pas trop mal. Les dettes de Lyon etaient aux trois quarts payees. Dans un an ou deux, tout serait regle, et on pourrait songer a se remettre tous ensemble... Moi, j'etais d'avis, en attendant, de faire venir Mme Eyssette a l'hotel Pilois avec nous, mais Jacques ne voulait pas. "Non! pas encore, disait-il d'un air singulier, pas encore... Attendons!" Et cette reponse, toujours la meme, me brisait le coeur. Je me disais: "Il se mefie de moi... Il a peur que je fasse encore quelque folie quand Mme Eyssette sera ici... C'est pour cela qu'il veut attendre encore..." Je me trompais... Ce n'etait pas pour cela que Jacques disait: "Attendons!" XV ........ Lecteur, si tu as un esprit fort, si les reves te font sourire, si tu n'as jamais eu le coeur mordu--mordu jusqu'a crier--par le pressentiment des choses futures, si tu es un homme positif, une de ces tetes de fer que la realite seule impressionne et qui ne laissent pas trainer un grain de superstition dans leurs cerveaux, si tu ne veux en aucun cas croire au surnaturel, admettre l'inexplicable, n'acheve pas de lire ces memoires. Ce qui me reste a dire en ces derniers chapitres est vrai comme la verite eternelle; mais tu ne le croiras pas. C'etait le 4 decembre... Je revenais de l'institution Ouly encore plus vite que d'ordinaire. Le matin, j'avais laisse Jacques a la maison, se plaignant d'une grande fatigue, et je languissais d'avoir de ses nouvelles. En traversant le jardin, je me jetai dans les jambes de M. Pilois, debout pres du figuier, et causant a voix basse avec un gros personnage court et pattu, q
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