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marquis de Balma, allez voir si les autres enfants sont prets pour dejeuner; j'ai encore une lettre a terminer avec ma fille, et nous irons vous rejoindre. Vous me promettez maintenant, monsieur Salentini, de passer au moins quelques jours chez moi. J'acceptai avec joie; mais je ne fus pas plus tot sorti de son cabinet que je fis un douloureux retour sur moi-meme. Je crois que je suis fou tout de bon depuis que j'ai mis les pieds ici, dis-je a Celio en l'arretant dans une galerie ornee de portraits de famille. Tout le temps que le marquis me racontait son histoire et m'expliquait sa position, je ne songeais qu'a me rejouir de voir la fortune recompenser son merite et celui de sa fille. Je ne pensais pas que ce changement dans leur existence me portait un coup terrible et sans remede. --Comment cela? dit Celio d'un air etonne. --Tu me le demandes, repondis-je. Tu ne vois pas que j'aimais la Boccaferri, cette pauvre cantatrice a trois ou quatre mille francs d'appointements par saison, et qu'il m'etait bien permis, a moi qui gagne beaucoup plus, de songer a en faire ma femme, tandis que maintenant je ne pourrais aspirer a la main de mademoiselle de Balma, heritiere de plusieurs millions, sans etre ridicule en realite et en apparence meprisable? --Je serais donc meprisable, moi, d'y aspirer aussi? dit Celio en haussant les epaules. --Non, lui repondis-je apres un instant de reflexion. Bien que tu ne sois pas plus riche que moi, je pense, ta mere a tant fait pour le pauvre Boccaferri, que le riche Balma peut et doit se considerer toujours comme ton oblige. Et puis le nom de la mere est une gloire; Cecilia a voue un culte a ce grand nom. Tu as donc mille raisons pour te presenter sans honte et sans crainte. Moi, si je surmontais l'une, je n'en ressentirais pas moins l'autre; ainsi, mon ami, plains-moi beaucoup, console-moi un peu, et ne me regarde plus comme ton rival. Je resterai encore un jour ici pour prouver mon estime, mon respect et mon devouement; mais je partirai demain et je tacherai de guerir. Le sentiment de ma fierte et la conscience de mon devoir m'y aideront. Garde-moi le secret sur les confidences que je t'ai faites, et que mademoiselle de Balma ne sache jamais que j'ai eleve mes pretentions jusqu'a elle. XIII. STELLA. Celio allait me repondre lorsque Beatrice, accourant du fond de la galerie, vint se jeter a son cou et folatrer autour de nous en me demandant avec malice si j'avais ete
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