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voix de femme qui chantait dans la rue me fit entendre les premieres phrases de cet air du _Don Juan_ de Mozart: Vedrai, Carino Se sei buonfuo, Che bel rimedio Ti voglio dar. Etait-ce un reve? J'entendais la voix de Cecilia Boccaterri. Je l'avais entendue deux fois dans le role de Zerline, ou elle avait une naivete charmante, mais ou elle manquait de la nuance de coquetterie necessaire. En cet instant, il me sembla qu'elle s'adressait a moi avec une tendresse caressante qu'elle n'avait jamais eue en public, et qu'elle m'appelait avec un accent irresistible. Je bondis vers la porte; je m'elancai dehors: je ne trouvai que le _vetturino_ qui detelait. Je me livrai a mille recherches minutieuses. La rue et tous les alentour etaient deserts. Il faisait a peine jour, et une bise piquante soufflait des montagnes. "Reviens demain, dis-je a mon conducteur en lui donnant un pourboire; je ne puis partir aujourd'hui." Je passai vingt-quatre heures a chercher et a m'informer. Je demandais la Boccaferri, son pere et Celio, au ciel et a la terre. Personne ne savait ce que je voulais dire. L'un me disait que le vieil ivrogne de Boccaferri etait mort depuis dix ans; l'autre, que ce Boccaferri n'avait jamais eu de fille; tous, que le fils de la Floriani devait etre en Angleterre, parce qu'il avait traverse Turin deux mois auparavant en disant qu'il etait engage a Londres. Je me dis que j'avais eu une hallucination, que ce n'etait pas la voix de Cecilia qui m'avait chante ces quatre vers beaucoup trop tendres pour elle; mais pendant ces vingt-quatre heures, mon emotion avait change d'objet; la duchesse avait perdu son empire sur mon imagination. Au point du jour, le brave _vetturino_ etait a ma porte comme la veille. Cette fois, je ne le fis pas attendre. Je chargeai moi-meme mes effets; je m'installai dans son frele _legno_ (c'est comme on dirait a Paris _un sapin_), et je lui ordonnai de marcher vers l'ouest. --Eh quoi! Seigneurie, ce n'est pas la route de Milan! --Je le sais bien; je ne vais plus a Milan. --Alors, mon maitre, dites-moi ou nous allons. --Ou tu voudras, mon ami; allons le plus loin possible, du cote oppose a Milan. --Je vous menerais a Paris avec ces chevaux-la; mais encore voudrais-je savoir si c'est a Paris ou a Rome qu'il faut aller. --Va vers la France, tout droit vers la France, lui dis-je, obeissant a un instinct spontane. Je t'arreterai quand je serai fatigue, ou quand la belle natu
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