rayon, il
a rendu exactement la pensee de l'auteur.
On admettra facilement que dans de telles conditions le travail est
attrayant.
Nous allons donc essayer a nous deux de vous donner de l'amusement,
et si nous n'y reussissons pas, il nous restera une ressource: celle
d'imiter l'exemple du Pere Richard, de joyeuse memoire, et d'en engager
un autre.
Il ne me reste qu'un mot a ajouter a l'adresse de mes bons amis: c'est
de m'excuser du retard involontaire que j'ai apporte a la publication de
cet opuscule dont la preparation demande beaucoup plus de travail qu'on
ne croit generalement.
Neuf longues semaines de maladie serieuse soufferte sans aucune
resignation, mais en rageant tout le temps m'ont oblige de garder la
maison a mon grand detriment, et en courant un risque serieux d'avarier
ma part de salut.
J'espere, toutefois, qu'il n'en sera rien.
Merci a mon vieil ami Tremblay qui a si gracieusement acquiesce a
ma demande en m'envoyant une courte preface qui resume toute la
publication.
A. FILIATRAULT
LA CULOTTE A BAPTISTE
[Illustration]
J'ai le bonheur de posseder, dans la personne d'un brave habitant de La
Renouche, Baptiste Latremouille, un ami sincere et devoue, qui me conte
toujours des peurs chaque fois que je le rencontre en ville. Je vous
le presente sans ceremonie. La derniere anecdote qu'il m'a narree est
vraiment renversante, et je vous la donne telle quelle, en laissant a
Baptiste la responsabilite de son recit.
Baptiste, quand il m'a raconte cette histoire, l'a mise sur le dos d'un
de ses voisins, mais je suis persuade qu'il ne disait pas la verite sous
ce rapport. C'est la raison pour laquelle je le mets en cause lui-meme.
Comme tous les habitants du Canada, il est ruse, ce qui ne l'empeche pas
de se faire pincer de temps a autre. S'il m'a induit en erreur, tant pis
pour lui, je le considere, toutefois, comme le veritable gaillard qui a
ete la victime de cette aventure.
Un lundi de juin, l'an dernier, Baptiste avait decide de venir a
Montreal pour affaires, mais il y avait une grave difficulte a
surmonter. Le fessier de sa culotte etait perce a jour, et il ne pouvait
decemment entreprendre ce voyage dans ces conditions. Il s'adressa a sa
femme et lui demanda de faire ce raccommodage imperatif.
--J'ai pas d'aiguille. Vas en charcher ane au village.
Pour tout avoir Baptiste n'avait qu'un billet de cinq piastres qu'il
conservait precieusement pour ses depenses de voyage.
-
|