t plus que des sentiments frustes et
primitifs." Et nous qui le regardions faire, comme nous enviions deja sa
destinee!
Psichari entra alors a l'ecole de Versailles, d'ou il sortit
sous-lieutenant en septembre 1909. C'est comme officier qu'il partit,
cette fois, pour la Mauritanie: il y devait rester jusqu'en decembre
1912. Voila le moment ou nous avons entrepris de raconter sa vie.]
[Note 2: Lettre a M. Henry Bordeaux, a propos de la _Maison_.]
[Note 3: Lettre a Agathon; Cf. _Les Jeunes Gens d'Aujourd'hui_
(1913).
A propos de ce livre, Psichari nous ecrivait: "Il me semble que tous
les traits que vous notez doivent nous mener, un jour, a de la gloire
guerriere et, pour tout dire, a une revanche dont nous ne devons jamais
detourner nos regards."
Et, dans la reponse que nous citons, relevons encore ces propos: "Ce
serait singulierement rabaisser la foi patriotique que de la croire
fonction de la barbarie et de l'inculture; ce serait aussi vouloir
nous ramener au point de l'Allemagne actuelle ou tout est sacrifie aux
entreprises de la vie pratique.--Quoi que nous fassions, nous mettrons
toujours l'intelligence au-dessus de tout... Cela est necessaire, quand
on songe a la haute mission de la race francaise, a la grande election
qui domine toute son histoire..."]
[Note 4: En voici le temoignage. Des 1912, nous avions note ce
_reveil de l'heroisme_ et, invoquant deja l'exemple d'un Psichari, nous
ecrivions:
"... L'intellectualisme orgueilleux ou se refugierent nos aines devait
les conduire soit au pessimisme, soit au scepticisme. Ils devaient
pratiquement aboutir a l'anarchie ideologique, a toutes les confusions
morales. L'affaire Dreyfus, voila le bilan de cette generation, et c'est
en reflechissant sur le passe qui trouve la son symbole qu'ils ont fait
l'aveu de leur desarroi. Parmi la decomposition dreyfusienne, ils ont vu
avec effroi que le pacifisme, l'internationalisme etaient la consequence
de leurs doctrines et avec une simplicite douloureuse, malgre
l'apparente victoire ils nous disent: "Instruisez-vous par notre
defaite. Tout notre role aura ete de vous montrer le danger et de vous
avertir."[d]
[Note d: Charles Peguy.]
"Et, o miracle, c'est de ce milieu de l'Affaire que nous vient
aujourd'hui la parole la plus hardie qu'ait prononcee jeune homme
de notre age. C'est d'une famille ou l'intelligence semblait devoir
s'epuiser apres avoir donne ses fleurs les plus rares que part le
conseil de vertu
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