siecle de l'Islam avaient
pourtant rejetes et confines en Perse sur les bords de l'Euphrate) et
qui se ramifie vers l'est jusqu'au dela de Tombouctou (les Kounta
du Tagant s'echelonnent ainsi jusqu'au nord de la boucle du Niger),
presente un echantillon d'humanite extremement evolue et ou pourtant la
simplicite des moeurs est restee grande, ou l'ardeur du sang primitif
est restee vierge. Ces gens d'esprit tres cultive generalement, retors
en politique, habiles dans la discussion, et qui, en religion, vont
jusqu'au mysticisme le plus ardent (Cheickh el Ghaswani devore en ce
moment un traite de mystique arabe sur la "predestination" que lui a
prete le capitaine commandant le Cercle), ces gens, tout en meme temps
sont des gueux, vivent de guerres et de rapines, sont fiers comme des
mendiants, ardents a l'action, braves et ruses. Jeunesse de coeur et
vieillesse d'esprit, voila la caracteristique generale. "C'est dans ce
rude pays que nous avons essaye de nous installer par la force de nos
armes, et c'est un des derniers ou l'on fasse encore oeuvre de soldat,
ou l'on vive militairement. Enfin c'est une terre heroique, pleine pour
nous de nobles souvenirs, encore d'hier, toute chaude encore du sang
francais."
[Note 6: C'est a propos de ces affaires de Tichitt, qu'Ernest
Psichari nous ecrivait d'Amijenjer, le 21 fevrier 1912:
"Notre mois de janvier a ete occupe par des operations interessantes qui
se sont deroulees avec une grande rapidite. Il s'agissait d'aller
nous montrer a Tichitt, ksar important situe a 200 kilometres Est de
Fort-Coppolani, et dans lequel nous n'avions pas encore mis les pieds.
L'interet de cette manifestation etait d'occuper un des derniers
repaires des dissidents de Mauritanie, et leur hotellerie ordinaire.
"Le 10 decembre, je procedais--dans un coin etonnant de l'Adrar--a
l'arrestation d'un chef, quand je recus par un courrier rapide l'ordre
de me rendre au peloton mehariste du Tagant, mon ancien pays. J'y
arrivai a la fin de decembre, presque en meme temps que le colonel Patey
qui venait prendre le commandement de la reconnaissance sur Tichitt.
"Le 2 janvier, nous etions sur la route de Tichitt, marchant d'ailleurs
a toute allure, comme le permettait la legerete de la troupe: rien que
des troupes meharistes et cent hommes a pied.
"Le 10, une partie de la reconnaissance (meharistes de l'Adrar, sous
les ordres du capitaine Beugnot), part en avant-garde, fait une marche
forcee jusqu'a Tichitt,
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