naire par les particularites
du costume, mais seulement par quelques attributs, souvent incertains et
difficiles a connaitre. Trois ou quatre figures divines tout au plus se
detachent de la masse confuse, grace a un symbolisme plus hardi, qui
leur donne un aspect fantastique et qui est de nature a frapper vivement
l'imagination.
De ce nombre est un dieu caracterise par deux gerbes de flammes ondoyantes,
qui lui sortent du dos et des epaules et lui font comme des ailes de feu.
L'etrange decor, au milieu duquel il se montre d'habitude, est bien fait
aussi pour exciter notre curiosite. Le dieu, visible jusqu'aux genoux
ou seulement jusqu'a la taille, apparait derriere une montagne dont
le sommet se termine parfois en double pyramide. Au premier plan, en
avant de cette scene, qui semble avoir l'horizon pour theatre, deux
autres personnages ouvrent les battants d'une grande porte et servent,
a l'occasion, d'introducteurs aux devots qui se presentent avec des
offrandes.
Quelques interpretes en ont conclu qu'il s'agissait simplement d'un
temple du dieu et des portiers qui en surveillaient l'entree. D'autres,
au contraire, sont alles chercher beaucoup trop loin des explications
peu vraisemblables. Telle est surtout la singuliere hypothese qui, sous
l'empire des preoccupations bibliques, voit dans ces monticules et dans
la porte qui les precede une allusion a la tour de Babel, sur les ruines
de laquelle se dresserait un dieu vengeur[1]. L'opinion plus diserte, qui
a songe aux sept portes infernales, mentionnees dans la celebre legende
d'Istar, n'est pas au fond plus acceptable: car il est impossible de faire
du dieu aux ailes de flamme une divinite souterraine et, comme il a ete
dit, le sinistre gardien du sejour d'ou l'on ne revient pas[2].
[Note 1: G, Smith, _Chaldaean account of Genesis_, p. 158.]
[Note 2: Menant, _Cylindres de la Chaldee_, p. 125.]
Je crois avoir etabli des 1884; dans les observations qui accompagnent
mon memoire sur la Stele des Vautours, le veritable sens de la
representation, en lui attribuant un caractere tout sideral[3]. Le dieu
flamboyant qui parait derriere les montagnes ne peut etre qu'un astre,
le soleil evidemment, l'astre brulant par excellence[4]. Les portes qui
s'ouvrent devant lui sont les portes du ciel[5]; c'est la une image chere
a toutes les mythologies primitives, en Grece comme en Chaldee. Le pieux
Chaldeen qui invoquait le Soleil lui disait, le matin:
Tu ouvres la porte du
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