pu inventer de tels bruits,) on nous a dit qu'en
France certains personnages d'un haut rang et jouissant d'une grande
influence politique, possesseurs de proprietes coloniales, ou ayant des
relations d'interet dans les ports francais ou la Traite est exercee avec
le plus d'activite, n'ont pas eu honte de voiler les horreurs de ce
commerce profanateur, et meme d'en proteger la continuation. On ajoute que
les restrictions mises a la liberte de la presse, lesquelles n'avaient, en
apparence, pour but, que de mettre le peuple a l'abri du blaspheme et des
provocations seditieuses, ont ete employees a l'indigne usage de tenir la
nation francaise dans l'ignorance du caractere veritable de ce commerce
injuste et cruel. Mais, sans doute, il n'en peut etre ainsi. Sans doute,
c'est une des calomnies repandues a dessein par les ennemis de la nation
francaise. J'ose l'esperer, les hommes que la Providence a places dans un
rang eleve, n'oublieront pas a ce point le soin de leur honneur et les
devoirs qui leur sont imposes. Ils se rappelleront qu'ils ont ete investis
de l'honorable emploi d'etre les precepteurs et les bienfaiteurs de leur
patrie. Puissent-ils reconnaitre enfin la veritable destination a laquelle
ils ont ete appeles! Puisse leur conduite a venir nous prouver
victorieusement que le gouvernement francais remplit avec joie les devoirs
qui lui sont imposes par tant d'obligations sacrees.
Sire! qu'il soit permis aux amis de l'Afrique de s'adresser, dans cette
circonstance, a Votre Majeste, comme principal garant des saintes
obligations contractees a Vienne et ratifiees a Aix-la-Chapelle. Votre
Majeste a proclame, a la face du monde, sa ferme croyance aux saintes
verites du christianisme, et son respect pour ce livre divin ou l'homme
lit la charte de son bonheur et de son immortalite. Si, parmi les parties
contractantes, il s'en trouvait qui considerassent ces declarations comme
des formules de diplomatie, et qui, faisant profession publique de respect
pour la religion, declinassent en secret sa divine autorite, certes, Votre
Majeste ne saurait etre de ce nombre. En Angleterre, du moins, les amis du
christianisme aiment a croire que vos declarations religieuses ne sont
point un vain langage dicte par la politique, mais bien l'expression de
votre conviction intime, l'acte spontane de votre conscience, et la regle
constante de votre vie. C'est la que nous placons notre espoir. Nous ne
doutons pas un moment que les lois de Dieu,
|