ernement de ce pays, en assurant sa propre independance, ne
prit aucune mesure pour exterminer un commerce de fraude, de sang et
d'infamie. J'ai meilleur espoir de sa legislature actuelle; et les
principes du nouveau gouvernement formeront, j'ose le croire, un heureux
contraste avec ceux de l'ancien. En tout cas, sa conduite ne saurait etre
pire, en ce qui concerne la Traite des Noirs.
Je passe aux Etats-Unis d'Amerique. Ce pays a debute plutot que nous-memes
dans la bonne oeuvre de l'abolition; mais il est penible de voir, en
etudiant les pieces deposees sur notre table, que le gouvernement de
Washington, quoiqu'il ait fait de la Traite un crime capital, quoiqu'il
l'ait rangee parmi les actes de piraterie, se refuse encore a la seule
mesure qui paraisse devoir etre efficace pour mettre un terme au trafic du
sang africain: je veux dire, le droit reciproque de visiter les vaisseaux
qui naviguent sur la cote d'Afrique.
Il est evident, ainsi que l'a justement observe dans la session derniere
mon honorable ami, Mr. Brougham, (et c'est aussi un des argumens dont
s'est servi le Secretaire d'Etat de Sa Majeste), que rien n'est plus
distinct de ce qu'on appelle le droit de visite, tel qu'il s'exerce en
temps de guerre, que la faculte mutuelle accordee aux batimens des deux
nations, d'examiner les navires marchands, dans des limites determinees,
et sur le pied de l'egalite la plus parfaite. La seconde de ces mesures,
on l'a soutenu avec raison, ne differe pas seulement de la premiere, elle
lui est, pour ainsi dire, opposee. Car reconnaitre la necessite d'un
traite special pour exercer un droit dans de certaines bornes et a
certaines conditions, c'est en quelque sorte desavouer le droit general et
indefini de visite qui ne se fonde sur aucune convention prealable. La
resistance que nous oppose a cet egard le gouvernement americain, est
d'autant plus facheuse, qu'a Washington meme un comite de la Chambre des
Representans a recommande l'annee derniere l'adoption du systeme de visite
mutuelle sur les cotes d'Afrique. Ainsi la branche populaire de la
legislature, celle ou l'on pouvait supposer que les prejuges nationaux
seraient le plus long-temps a se dissiper, s'est montree superieure a ces
considerations secondaires. Cette annee encore, un comite du Congres
(nomme dans le Senat, si je ne me trompe) a reproduit les memes argumens
en faveur de la visite mutuelle. Neanmoins, le Gouvernement refuse
d'acceder a ces conseils, et sa re
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