Que son jardin, soufflete par l'orage,
O mes amis, n'est plus qu'un sombre ecueil
Agonisant sous le soleil sauvage.
La solitude habite son rivage.
Qu'importe! allons vers les pays fictifs!
Cherchons la plage ou nos desirs oisifs
S'abreuveront dans le sacre mystere
Fait pour un choeur d'esprits contemplatifs:
Embarquons-nous pour la belle Cythere,
"La grande mer sera notre cercueil;
Nous servirons de proie au noir naufrage,
Le feu du ciel punira notre orgueil
Et l'aiguillon nous garde son outrage.
Qu'importe! allons vers le clair paysage!
Malgre la mer jalouse et les recifs,
Venez, portons comme des fugitifs,
Loin de ce monde au souffle deletere.
Nous dont les coeurs sont des ramiers plaintifs,
Embarquons-nous pour la belle Cythere.
"Des serpents gris se trainent sur le seuil
Ou souriait Cypris, la chere image
Aux tresses d'or, la vierge au doux accueil!
Mais les Amours sur le plus haut cordage
Nous chantent l'hymne adore du voyage.
Heros caches dans ces corps maladifs,
Fuyons, partons sur nos legers esquifs,
Vers le divin bocage ou la panthere
Pleure d'amour sous les rosiers lascifs:
Embarquons-nous pour la belle Cythere.
_Envoi_.
"Rassasions d'azur nos yeux pensifs!
Oiseaux chanteurs, dans la brise expansifs,
Ne souillons pas nos ailes sur la terre.
Volons, charmes, vers les dieux primitifs!
Embarquons-nous pour la belle Cythere."
This is the type of the ballade in its most elaborate and highly-finished
form, which it cannot be said to have reached until the 14th century. It
arose from the _canzone de ballo_ of the Italians, but it is in Provencal
literature that the ballade first takes a modern form. It was in France,
however, and not until the reign of Charles V., that the ballade as we
understand it began to flourish; instantly it became popular, and in a few
years the out-put of these poems was incalculable. Machault, Froissart,
Eustache Deschamps and Christine de Pisan were among the poets who
cultivated the ballade most abundantly. Later, those of Alain Chartier and
Henri Baude were famous, while the form was chosen by Francois Villon for
some of the most admirable and extraordinary poems which the middle ages
have handed down to us. Somewhat later, Clement Marot composed ballades of
great precision of form, and the fashion culminated in the 17th century
with those of Madame Deshouli
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