est aussi le plus exact de tous ceux que
nous trouvons en descendant d'Eratosthene par Posidonius aux temps de
Marin de Tyr et de Ptolemee. La terre habitee offre effectivement,
d'apres nos connaissances actuelles, entre les 36 deg. et 37 deg. 130 degres
d'etendue en longitude; il y a par consequent des cotes de la Chine au
Cap Sacre a travers l'ocean de l'est a l'ouest 230 degres. L'accord que
je nommerai accidentel de cette vraie distance et de l'evaluation
d'Eratosthene atteint done dix degres en longitude. Posidonius
'soupconne (c'est l'expression de Strabon, lib. ii., p. 102, Cas.), que
la longueur de la terre habitee laquelle est, selon lui, d'environ
70,000 stades, doit former la moitie du cercle entier sur lequel le
mesure se prend, et qu' ainsi a partir de l'extremite occidentale de
cette meme terre habitee, en naviguant avec un vent d'est continuel
l'espace de 70,000 autres stades, ou arriverait dans l'Inde."--Humboldt's
_Geographie du Nouveau Continent_.]

[Footnote 3: "La longueur de la terre habitee comprise entre les
meridiens des iles Fortunees et de Sera etoit, d'apres Marin de Tyr
(Ptol., Geogr., lib. i., cap. 11) de 15 heures ou de 225 deg.. C'etoit
avancer les cotes de la Chine jusqu'au meridien des iles Sandwich, et
reduire l'espace a parcourir des iles Canaries aux cotes orientales de
l'Asie a 135 deg., erreur de 86 deg. en longitude. La grande extension de
23-1/2 deg. que les anciens donnoient a la mer Caspienne, contribuoit
egalement beaucoup a augmenter la largeur de l'Asie. Ptolemee a laisse
intacte, dans l'evaluation de la terre habitee, selon Posidonius, la
distance des iles Fortunees au passage de l'Euphrate a Hierapolis. Les
reductions de Ptolemee ne portent que sur les distances de l'Euphrate a
_la Tour de Pierre_ et de cette tour a la metropole des Seres. Les 225 deg.
de Marin de Tyr deviennent, selon l'Almagest (lib. ii., p. 1) 180 deg.,
selon la Geographie de Ptolemee (lib. i., p. 12) 177-1/4 deg.. Les cotes des
Sinae[4] reculent donc du meridien des iles Sandwich vers celui des
Carolines orientales, et l'espace a parcourir par mer en longitude
n'etoit plus de 135 deg., mais de 180 deg. a 182-3/4 deg.. Il etoit dans les
interets de Christophe Colomb de preferer de beaucoup les calculs de
Marin de Tyr a ceux de Ptolemee et a force de conjectures Colomb
parvient a restreindre l'espace de l'Ocean qui lui restait a traverser
des iles du cap Vert au Cathay de l'Asie orientale a 128 deg." (_Vid