donc de 1949 toises, ou 4536-2/3 _varas_ au-dessus du niveau de la
_mer_. Au haut du mont ou se trouve la mine de mercure, mont qui est
habitable par-tout, et qui est immediatement surmonte par d'autres,
autant qu'il s'eleve au-dessus de Guancavelica, le mercure descend et
s'arrete a 16 pouces 6 lignes. Sa hauteur est donc de 2337-2/3 toises,
ou de 5448 varas au-dessus du niveau de la mer. Ainsi les eaux ont
encore fait cet autre excavation comme il est facile de le voir par des
indices manifestes. On remarque en effet dans la partie voisine de leur
lit, des roches detachees, toutes semblables a celles qui sont au milieu
des eaux; ce qui prouve que les eaux ont ete au meme niveau a une epoque
beaucoup plus ancienne, et qu'elles ont excave le sol, a force d'en
arracher les parties agregees.
"Ces terrains sont couverts par un si grand nombre de courans, qu'il
n'en est aucun ou l'on n'en apercoive, soit dans des ravins, soit entre
des montagnes. J'ai observe que la superficie des terrains qui en
avoisine les lits, est plus unie aux confluens, ou plusieurs de ces
courans se reunissent. Cela vient de ce que l'eminence, qui se trouve au
confluent, paroit avoir ete diminuee a la partie ou elle a du former
une pointe saillante, a mesure que les eaux l'ont rongee de l'un ou de
l'autres cote, en continuant leurs excavation. Ces surfaces planes
sont comme par etages, les unes plus hautes que les autres, et se sont
insensiblement formees, selon que l'eau s'est plus ou moins arretee a
differente hauteur, pendent qu'elle creusoit ces lits. On observe, au
contraire, que les bords eleves dans ces courans, n'ont presque point
de largeur dans les endroits ou l'eau a pu suivre son cours
tres-directement. C'est cependant sur ces bords etroits et escarpees que
se trouvent pratiques les chemins par ou l'on passe. Le danger y est
tres grand: car a peine un animal peut-il poser le pied. Toutes les fois
que le courant fait un detour, la surface des bords a plus de largeur;
cependant moins que lorsque plusieurs se reunissent. Un voit facilement
pourquoi. L'eau forcee de se detourner, s'eloigne plus de la rive que
quand elle va en ligne droite, et ronge ainsi le cote saillant sur
lequel elle fait son detour, et qui en devient comme le centre.
"On peut conclure de ce que je viens de dire, a quelle elevation est
la partie haute ou montagneuse de l'Amerique, relativement a la partie
basse, et qu'il y a des excavations extremement profondes; car
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