quelques-uns d'un volume enorme. Je vis ensuite des hauteurs dont les
sommets seuls etoient volcaniques, et les noyaux calcaires, sans que
les laves qui couronnoient ces sommets eussent communication avec
aucun courant, et eussent d'autre etendue que le plateau qu'elles
recouvroient. Ces laves n'avoient pu etre formees ou je les voyois;
elles etoient venues d'ailleurs; mais d'ou et comment? etc. Je me
determinai a consulter les montagnes les plus hautes, qui etoient a
quelque distance. J'en vis de loin plusieurs dont la forme etoit a
peu-pres conique, et dont les sommets etoient pointus; elles etoient
vers le nord, ou nord-ouest de Sortino, dans la direction de l'Etna, qui
terminoit mon horizon, a une distance de 13 ou 14 lieues, etc.
"La montagne Saint-George, une des plus hautes de tout le canton du
sommet de laquelle je pouvois prendre une idee topographique de tous le
pays, qui domine tout ce qui entoure, a l'exception de quelques pics
calcaires qui lui sont au sud; (tel que celui de la montagne de
Boujuan); cette montagne, dis-je, dont la forme est conique, et qui est
isolee par des vallees, dont le sol lui etoit sur-abaisse de 3 ou 400
toises, a sa base calcaire. Sur cette premiere assise repose une couche
volcanique, ensuite une autre tranche volcanique calcaire, a laquelle
succede un sommet forme d'une lave dure. Une autre montagne aupres
du fief de la Copodia, egalement conique, est toute volcanique, a
l'exception d'une couche de pierre calcaire dure et blanche, qui la
tranche a moitie hauteur parallelement a sa base. Quelques montagnes ou
les couches volcaniques ou calcaires sont plus ou moins nombreuses. La
montagne de Pimalia est volcanique a sa base et calcaire a son sommet;
et enfin la montagne isolee sur laquelle est batie la ville de
Carientini est moitie calcaire et moitie volcanique: mais ici la
division des deux substances se fait par un plan verticale, etc. Apres
etre arrive a cette limite des volcans, dont je poursuivois le foyer,
je pris du cote de l'est; je suivis jusqu'a Melilli les hauteurs qui
accompagnent la vallee de Lentini, et qui dominent la plaine d'Auguste;
et cheminant a mi cote je vis deboucher du milieu des montagnes
calcaires, qui, reunies par leur base, ne forme qu'une meme groupe, sous
le nom de monts Hybleens, _Colles Hyblei_, plusieurs courans de lave qui
se terminent comme s'ils avoient ete coupes sans avoir eu le temps de
descendre dans la vallee, et de s'incliner pour en pre
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