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matiere puisse entrer en circulation dans les vegetaux, pour qu'elle
serve a en developper le tissu, et qu'elle y prenne la figure et les
qualites que chacun de ces laboratoires est propres a produire.
"Nous pouvons accelerer de bien des manieres la transformation
des matieres terrestres en _terre vegetable_. La fermentation, la
calcination, une plus grande exposition a l'air, differens melanges,
rendent propres a la vegetation, des matieres qui ne l'etoient par
elles-memes: voila ce que peuvent nos soins. Mais l'air travaille sans
cesse et en mille manieres. Son simple frottement sur tous les corps, en
enleve des particules si attenuees que nous ne les reconnoissons plus.
La _poussiere_ de nos appartemens en est peut-etre un exemple. De
quelque nature que soient les corps dont elle se detache, c'est une
poudre grisatre qui semble etre partout la meme. La formation de la
_terre vegetable_ a probablement quelque rapport a celle-la. Toute la
surface de la terre, les rocs les plus durs, les sables et les graviers
les plus arides, les metaux meme, eprouvent l'action _rongeante_ de
l'air et leurs particules attenuees, decomposees, recomposees de mille
manieres, sont probablement la source principal de la vegetation.
_L'air_ lui-meme ainsi que _l'eau_, s'y combinent: beaucoup
d'observations et d'experiences nous prouvent que ces deux fluides
fournissent leur propre substance aux parties solides des vegetaux,
et par consequent a la _terre vegetable_ qui les produit et qu'ils
deposent. Quantite de plantes se nourrissent de _l'eau_ seule, et
nous laissant cependant en se sechant, un residu de matiere solide
permanente. _L'air_ aussi se _fixe_ dans les corps terrestres, il fait
partie de leur substance solide; les chimistes savent de plus en plus,
et le _fixer_, et lui redonner son elasticite primitive, par divers
procedes: et avant la multitude d'experiences qui se sont de nos jours
sur cet objet interessant de la physique, le Dr. Hales avoit montre, que
les vegetaux renferment une tres-grande quantite _d'air_, qui s'y trouve
sans ressort et comme matiere constituante.
"Voila donc probablement les sources ou la nature puise peu a peu la
_terre vegetable_ dont elle recouvre la surface de nos continens. Ce
sont les particules, peut-etre, de tous les corps tant solides que
fluides, extraites ou fixees par des procedes qui les rapprochent
de leurs premiers elemens, et leur font prendre a nos yeux une meme
apparence. Ces pa
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