isait,
convenez-en?
--Non, elle me genait, et voila tout.
--Et a present, dit Metella en faisant un violent effort sur elle-meme
pour conserver un air calme et doux, vous voyez bien qu'elle ne vous
gene plus.
--Je craignais, dit Olivier, qu'elle ne fut pas avec vous ce qu'elle
devait etre; a present, je vois qu'elle vous comprend, qu'elle vous
apprecie, et cela me fait plaisir. Je ne suis pas seul a vous aimer ici.
Je puis parler de vous a quelqu'un qui m'entend, et qui vous aime autant
qu'un autre que moi peut vous aimer."
Sarah entra en cet instant en s'ecriant: "Eh bien! chere tante, vous
a-t-il remis le bouquet de ma part? C'est un mechant homme que M. votre
fils. Il me l'a presque ote de force pour vous l'apporter lui-meme. Il
est aussi jaloux que votre petit chien, qui pleure quand vous caressez
ma chevrette."
Lady Mowbray embrassa la jeune fille, et se dit qu'elle devait se
trouver heureuse d'etre aimee comme une mere.
Quelques jours apres, tandis que les deux enfants de lady Mowbray (c'est
ainsi qu'elle les appelait) faisaient leur promenade accoutumee, elle
entra dans la chambre de Sarah pour prendre un livre et ramassa un petit
coin de papier dechire qui etait sur le bord d'une tablette. Au milieu
de mots interrompus qui ne pouvaient offrir aucun sens, elle lut
distinctement le nom d'Olivier, suivi d'un grand point d'exclamation.
C'etait l'ecriture de Sarah. Lady Mowbray jeta un regard sur les
meubles. Le secretaire et les tiroirs etaient fermes avec soin; toutes
les clefs en etaient retirees. Il ne convenait pas au caractere de lady
Mowbray de faire d'autre enquete. Elle sortit cependant pour resister
aux suggestions d'une curiosite inquiete.
Lorsque Sarah rentra de la promenade, lady Mowbray remarqua qu'elle
etait fort pale et que sa voix tremblait. Un sentiment d'effroi mortel
passa dans l'ame de Metella. Elle remarqua pendant le diner que Sarah
avait pleure, et le soir elle etait si abattue et si triste qu'elle
ne put s'empecher de la questionner. Sarah repondit qu'elle etait
souffrante, et demanda a se retirer.
Lady Mowbray interrogea Olivier sur sa promenade. Il lui repondit, avec
le calme d'une parfaite innocence, que Sarah avait ete fort gaie toute
la premiere heure, qu'ensuite ils avaient ete au pas et en causant;
qu'elle ne se plaignait d'aucune douleur, et que c'etait lady Mowbray
qui, en rentrant, l'avait fait apercevoir de sa paleur.
En quittant Olivier, lady Mowbray, inquiete
|