FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   >>  
ettre. Elle etait ainsi concue: "Je vous ai promis depuis longtemps, _dearest_ Fanny, l'aveu de mon secret. Il est temps enfin que je tienne ma promesse. Je ne pouvais pas confier au papier une chose si importante sans trouver un moyen de vous faire parvenir directement ma lettre. Maintenant je saisis l'occasion d'une personne que nous voyons souvent ici, et qui part pour Paris. Elle veut bien se charger de vous porter de ma part des mineraux et un petit herbier. Elle vous demandera au parloir et vous remettra le paquet et la lettre, qui de cette maniere ne passera pas par les mains de madame la superieure. Ne me grondez donc pas, ma chere amie, et ne dites pas que je manque de confiance en vous. Vous verrez, en lisant ma lettre, qu'il ne s'agit plus de bagatelles comme celles qui nous occupaient au couvent. Ceci est une affaire serieuse, et que je ne vous confie pas sans un grand trouble d'esprit. Je crois que mon coeur n'est pas coupable, et cependant je rougis comme si j'allais paraitre devant un confesseur. Il y a plusieurs jours que je veux vous ecrire. J'ai fait plus de dix lettres que j'ai toutes dechirees; enfin je me decide; soyez indulgente pour moi, et si vous me trouvez imprudente et blamable, reprenez-moi doucement. "Je vous ai parlai d'un jeune homme qui demeure ici avec nous, et qui est le fils adoptif de ma tante. La premiere fois que je le vis, c'etait le jour de notre arrivee, je fus tellement troublee que je n'osai pas le regarder. Je ne sais pas ce qui se passa en moi lorsqu'il entra a demi dans la caleche pour baiser les mains de ma tante; il le fit avec tant de tendresse que je me sentis tout emue, et que je compris tout de suite la bonte de son coeur; mais il se passa plus de six mois avant que je connusse sa figure, car je n'osai jamais le regarder autrement que de profil. Ma tante m'avait dit: "Sarah, regardez Olivier comme votre frere!" Je me livrai donc d'abord a une joie interieure que je croyais tres-legitime. Il me semblait doux d'avoir un frere; et s'il m'eut traitee tout de suite comme sa soeur, peut-etre n'aurais-je jamais songe a l'aimer autrement!... Helas! vous voyez quel est mon malheur, Fanny; j'aime, et je crois que je ne serai jamais unie a celui que j'aime. Pour vous dire comment j'ai eu l'imprudence d'aimer ce jeune homme, je ne le puis pas; en verite, je n'en sais rien moi-meme, et c'est une bien affreuse fatalite. Imaginez-vous qu'au lieu de me parler avec la confiance et l
PREV.   NEXT  
|<   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   >>  



Top keywords:

lettre

 
jamais
 
autrement
 

confiance

 

regarder

 

arrivee

 

premiere

 

adoptif

 
lorsqu
 

baiser


caleche
 
tendresse
 

tellement

 

troublee

 

sentis

 

compris

 

livrai

 
malheur
 

aurais

 

comment


fatalite

 
Imaginez
 
parler
 

affreuse

 

imprudence

 

verite

 
regardez
 

Olivier

 

figure

 

profil


traitee

 

semblait

 

interieure

 

croyais

 

legitime

 

connusse

 

paraitre

 

charger

 
porter
 

mineraux


occasion

 

personne

 

voyons

 
souvent
 
herbier
 
passera
 

madame

 

superieure

 

maniere

 

demandera