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sentiment qui me fit attendre un moment ou j'etais seule avec lui. Je ne sais pas ce qu'il y avait de coupable a le faire, et cependant je me le suis toujours reproche comme une dissimulation envers lady Mowbray. J'avais espere, je crois, etre moins timide devant une seule personne que devant deux. Mais ce fut encore pis; je sentis que j'etouffais, et j'eus comme un vertige, car je ne m'apercus pas que M. Olivier me pressait les mains. Quand je revins a moi, mes mains etaient dans les siennes, et il me dit plusieurs choses que je n'entendis pas. Je sais seulement qu'il me dit en s'en allant: "Ma chere miss Mowbray, je suis touche de votre amitie; mais, en verite, il ne faut pas que vous pleuriez pour cette egratignure." Depuis ce temps, sa conduite envers moi a ete toute differente, et il a ete d'une bonte et d'une obligeance qui ont acheve de me gagner le coeur. Il me donne des lecons, il corrige mes dessins, il fait de la musique avec moi; ma tante semble prendre un grand plaisir a nous voir si unis. Elle nous fait monter a cheval ensemble, elle nous force a nous donner la main pour nous raccommoder; car il arrive souvent que, tout en riant, nous finissons par disputer et nous bouder un peu. Moi, j'etais tout a fait a l'aise avec lui, j'etais heureuse, et j'avais la vanite de croire qu'il m'aimait. Il me le disait du moins, et je m'imaginais que, quand on s'aime seulement d'amitie, et qu'on se souvient sous les rapports de la fortune et de l'education, il est tout simple qu'on se marie ensemble. La conduite de ma tante semblait autoriser en moi cette esperance, et je pensais qu'on me trouvait encore trop jeune pour m'en parler. Dans ces idees, j'etais aussi heureuse qu'il est permis de l'etre; je ne desirais rien sur la terre que la continuation d'une semblable existence. Mais, helas! ce reve s'est efface, et le desespoir depuis ce matin...." Ici la lettre avait ete interrompue par l'arrivee de lady Mowbray. Metella laissa tomber la lettre, et cachant son visage dans ses mains, elle resta plongee dans une morne consternation. Elle demeura ainsi jusqu'a une heure du matin, s'accusant de tout le mal et cherchant en vain comment elle pourrait le reparer. Enfin, elle ceda a un besoin instinctif et se rendit a la chambre de sa niece. Tout le monde dormait dans la maison; le temps etait superbe, la lune eclairait en plein la facade du chateau, et repandait de vives clartes dans les galeries, dont toutes les fenetres eta
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