a est bien lourd! Quand donc, mon Dieu, aurai-je un an a
moi, pour faire un livre qui ne me rapportera rien?
Encore adieu. Maurice, bien portant, vous embrasse, et vous declare
qu'il n'a pas eu la gale, mais tout bonnement une _urticaire_.
CCCLXXXIII
A M. CHARLES JACQUE, A BARBIZON.
Nohant, 7 janvier 1855.
_Ils_ et _elles_ sont arrives ce soir bien vivants, et je ne peux
pas vous depeindre la scene d'etonnement et d'admiration de toute la
famille, betes et autres, a la vue de ces superbes animaux.
Quand tout cela ne donnerait ni oeufs ni poulets, c'est tellement beau
a voir, qu'on se le payerait encore avec plaisir. On a tout de suite
installe la compagnie dans son domicile et mis a l'engrais toute la
valetaille, indigne de frayer avec pareille seigneurie. Vos instructions
vont etre affichees a toutes les portes de l'etablissement, et j'aurai
le plaisir d'y veiller; car ce monde-la en vaut la peine.
Que de remerciements je vous dois, monsieur, pour tant de soins et
d'obligeance! C'est si aimable a vous et si fort sans gene de ma part,
que je ne sais comment vous dire combien je vous sais gre d'avoir
pris cet embarras! Je ne croyais pas que vous seriez force de veiller
vous-meme a tout ce detail, et je vois que vous avez choisi de main de
maitre et surveille cet envoi avec une complaisance tout amicale. Merci
donc mille fois; mais je ne me tiens pas quitte.
J'aime bien les poules que vous expediez; j'aime encore mieux celles que
vous faites; mais j'aimerais mieux encore vous voir a Nohant mettre
le nez dans notre famille, parce que je suis sure que vous vous y
trouveriez bien, et qu'une fois venu, vous y reviendriez. Vous me
l'aviez promis, et je ne compte pas vous laisser tranquille que vous ne
teniez parole.
Maurice vous envoie toutes ses poignees de main et remerciements; car
il etait comme un enfant devant l'ouverture de ce panier plein de
merveilles, et tous ces grands airs de prisonniers orgueilleux qui
relevaient leurs aigrettes en nous regardant de travers.
Veuillez croire a toutes mes sympathies et sentiments vrais pour vous.
GEORGE SAND.
CCCLXXXIV
A M. CHARLES-EDMOND, A PARIS
Nohant, 7 fevrier 1855.
Je vous remercie bien cordialement, monsieur, et de l'envoi de cette
relique, et des bonnes et vraies paroles que vous savez me dire. Je ne
peux pas encore parler de cette douleur, elle m'etouffe toujours e
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