qui trouvait le chemin long.
_La maman:_--Parce que ton papa croit qu'ils ont ete voles, et qu'il
etait alors inutile de les chercher.
_Henri:_--Voles! Par qui donc? Je n'ai vu personne.
_La maman:_--Ni moi non plus, mais il y avait aupres de l'arche des
traces de pas.
_Pierre:_--Mais alors, maman, il fallait chercher les voleurs.
_La maman:_--C'eut ete imprudent. Pour avoir pris treize anes, il faut
qu'il y ait eu plusieurs hommes. Ils avaient probablement des armes et
ils auraient pu tuer ou blesser vos papas.
_Pierre:_--Quelles armes, maman?
_La maman:_--Des batons, des couteaux, peut-etre des pistolets.
_Camille:_--Oh! mais c'est tres dangereux, cela. Je crois que papa a
bien fait de revenir avec mes oncles.
_La maman:_--Et depechons-nous de rentrer a la maison; les oncles et
papas doivent aller a la ville en rentrant.
_Pierre:_:--Pour quoi faire, maman?
_La maman:_--Pour prevenir les gendarmes.
_Camille:_--Je suis fachee que nous ayons ete a ces ruines.
_Madeleine:_--Pourquoi cela? c'etait tres beau.
_Camille:_--Oui, mais tres dangereux. Si, au lieu de prendre les anes,
les voleurs nous avaient tous pris?
_Elisabeth:_--C'est impossible! nous etions trop de monde.
_Camille:_--Mais s'il y a beaucoup de voleurs?
_Elisabeth:_--Nous nous serions tous battus.
_Camille:_--Avec quoi? Nous n'avions pas seulement un baton.
_Elisabeth:_--Et nos pieds, nos poings, nos dents? Moi, d'bord, j'aurais
egratigne, mordu; j'aurais creve les yeux avec mes ongles.
_Pierre:_--Le voleur t'aurait tuee: voila tout.
_Elisabeth:_--Tuee? Et papa donc! et maman! Tu crois qu'ils m'auraient
laisse emporter ou tuer!
_Madeleine:_--Les voleurs les auraient tues aussi.
_Elisabeth:_--Tu penses donc qu'il y en avait une armee?
_Madeleine:_--Mais quand meme il n'y en aurait qu'une douzaine!
_Elisabeth:_--Une douzaine? Quelle betise! Tu crois que les voleurs
marchent par douzaines comme les huitres.
_Madeleine:_--Tu te moques toujours! On ne peut rien te dire. Je parie,
moi, que pour enlever treize anes ils etaient au moins douze.
_Elisabeth:_--Je veux bien, moi, et le treizieme par-dessus le marche
comme les petits pates.
Les mamans et les autres enfants riaient de cette conversation, mais
comme elle degenerait en dispute, la maman d'Elisabeth la fit taire, en
leur disant que Madeleine avait tres probablement raison quant au nombre
des voleurs.
On se trouvait pres de la maison, et l'on ne
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