a me faire
faire, depechez-vous de m'ecrire. Adieu.
_Hotel de Milan, place des Terraux, a Lyon._
[1] Sobriquet donne par Litz a Maurice et a Solange
[2] Voy. les _Lettres d'un voyageur._
[3] James Fazy, president de la republique de Geneve
[4] Le major Pictet, de l'armee federale Suisse, frere du savant
docteur Pictet.
[5] Grast, refugie piemontais, alors a Geneve.
[6] Mademoiselle Merienne, artiste peintre, a Geneve.
CLVII
A M. FRANZ LISZT, A PARIS
Nohant, 10 octobre 1836.
Que devenez-vous, mes enfants cheris? Je recois des lettres de tout
Geneve, excepte de vous. Fazy et Grast m'ont deja ecrit. Ils me disent
que vous avez ete donner un concert a Lausanne et que vous serez bientot
a Paris. Moi aussi, j'y serai et j'aurai besoin de vous y retrouver pour
adoucir les jours de rentree des _Piffoels_ a leurs ecoles respectives.
Ce moment-la est fort triste pour moi, tous les ans, et plus je vais,
plus il le devient; car je n'ai plus d'autre passion que celle de la
progeniture. C'est une passion comme les autres, accompagnee d'orages,
de bourrasques, de chagrins et de deceptions. Mais elle a sur toutes
les autres l'avantage de durer toujours et de ne se rebuter de rien. En
attendant la separation, nous nous reposons ici.
Je me suis avisee, apres avoir mis ma lettre a la poste de Lyon, qu'en
raison du blocus, la convention postale etait peut-etre rompue et que
j'aurais du affranchir. Vous me direz si vous l'avez recue.
Et vous, mes bons _Fellows_[1], nos chers projets tiennent-ils toujours?
Je fais approprier ma chambre le mieux possible pour y loger Marie.
Jamais je n'ai eu tant le souci de la propriete. Je m'apercois de
mille inconvenients qui ne m'avaient jamais frappee. Je crains que les
appartements ne soient froids et incommodes. Je fais faire des rideaux,
chose inconnue dans ma chambre jusqu'a ce jour. Si j'avais le temps, je
ferais batir une aile a mon castel. Je suis aussi grognon envers les
ouvriers que le marquis de Morand. Enfin mes amis me demandent si j'ai
attrape quelque maladie en Suisse pour prendre tant de soins et de
precautions.
Avec tout cela, j'ai une peur affreuse que ma belle comtesse ne se croie
ici dans un champ de Cosaques. J'ai deja essaye de l'y installer en
peinture, et je regarde a chaque instant le portrait, pour voir s'il
ne baille pas et s'il ne s'enrhume pas. N'allez pas me donner tous ces
tourments pour rien, me
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